Très attendu par les parlementaires, les animateurs de la classe politique et les médias, le passage du premier ministre Ahmed Ouyahia devant l'assemblée nationale n'aura pas lieu finalement le mercredi 13 octobre. Les raisons du report de cette comparution devant les parlementaires n'ont toujours pas été communiquées et aucune nouvelle date n'a été annoncée sur la programmation de ce rendez-vous. Les parlementaires de l'APN passeront le 12 du mois en cours à l'hémicycle pour voter la loi sur la protection des personnes âgées et ne retourneront pas le lendemain pour écouter la présentation du bilan des réalisations du précédent bilan quinquennal que le premier ministre devrait faire. Les observations, les questions et remarques des parlementaires sur ce grand chantier devront donc attendre encore quelques jours, quelques semaines ou peut-être même quelques mois avant qu'elles n'aient l'occasion d'être exposées à l'enceinte de l'hémicycle. Le passage d'Ahmed Ouyahia devant les parlementaires a fait l'objet de beaucoup de spéculations depuis plusieurs mois. Annoncé pour l'ouverture de la session parlementaire automnale, Ahmed Ouyahia s'est effectivement présenté en compagnie de son staff gouvernemental dans les deux chambres sans prononcer un mot. Le passage a été plus une formalité qu'une occasion pour exposer le bilan ou encore la politique générale de son exécutif devant les parlementaires comme le stipule clairement la constitution. La présentation de l'ordre du jour de la session en cours du parlement élaborée le jour de l'ouverture de la session n'a, en aucun cas, mentionné le déplacement du premier ministre devant les parlementaires. Une autre précision qui a soulevé moult interrogations sur le rôle et les prérogatives des parlementaires mais également sur le droit de débattre ce programme avec les élus du peuple qui est un droit constitutionnel dans la mesure où l'article 84 de la constitution évoque le passage annuel du premier ministre pour la présentation de la politique générale adoptée par le gouvernement. Une question qui a soulevé une polémique à l'intérieur de l'APN puisque certains mouvements politiques revendiquent ce passage obligatoire du premier ministre alors que d'autres, notamment ceux du RND, estiment que le passage est obligatoire qu'en cas de remaniement global. Ce qui n'a pas été le cas lors du dernier remaniement partiel du gouvernement opéré par le chef de l'Etat et marqué notamment par le maintien du premier ministre en son poste. Ce nouveau report soulève encore une fois de multiples interrogations et relance cette polémique sur les raisons de ce retard inexpliqué que ce soit concernant la présentation du bilan du précédent bilan quinquennal ou encore la présentation des programme inscrits dans le prochain quinquennal 2010-2014 pour lequel une enveloppe de plus 21 000 milliards de dinars a été allouée. Ce retard serait-il annonceur d'un changement politique ou serait-il dû à une simple modification d'agenda qui a tendance à trop se répéter. Rappelons qu'une même polémique a été suscitée quelques mois avant la démission d'Ahmed Ouyahia de son poste de chef de gouvernement en 2006. Des voix se sont élevées, à l'époque pour exiger à ce qu'il passe devant l'APN où la majorité a été dominée par l'ex-parti unique. Allons-nous assister au même scénario à l'approche d'un rendez-vous d'enjeux politiques non négligeables, en l'occurrence les élections législatives prévues pour 2012.