Le marché du médicament reste l'un des plus florissants au niveau de la capitale de l'Est qui s'avère être un pôle pharmaceutique par excellence car elle détiendrait près de 50% de l'activité du médicament au niveau national tant en matière de production, de conditionnement, de commercialisation que d'importation. La disponibilité étant acquise dans 80% des cas selon les pharmaciens d'officines, le problème qui se pose serait la commercialisation de certaines marques. Il est à préciser encore que la wilaya de Constantine s'illustre également par le nombre important d'opérateurs, particulièrement dans le registre de la distribution. En effet, elle compte 78 distributeurs de médicaments dont certains sont d'une envergure nationale. Parmi ces entreprises de distribution de médicaments, on trouve certaines qui ont été constituées en partenariat avec des étrangers. Elle compte également 36 importateurs et 4 usines de fabrication de génériques. Il ne faut pas oublier que la wilaya de Constantine s'est enrichie dans le domaine de la production pharmaceutique depuis la création de l'usine de fabrication de l'insuline de l'entreprise publique Saidal. Inutile de rappeler que toute la production concerne des génériques et lorsqu'on voit que la politique du générique dans notre pays n'a pas atteint tous ses objectifs, il y a lieu de s'interroger et de revoir cette politique. En effet, l'on constate que les médecins sont plus réticents que les pharmaciens pour la prescription. Pour preuve, un sondage, réalisé auprès de quelques médecins et pharmaciens de l'Est du pays par le département de pharmaco-toxicologie de la faculté de médecine de Constantine en 2009 concernant trois wilayas à savoir Constantine, Mila et Jijel, a démontré qu'un médecin sur quatre (soit 25%) déclare que les médicaments génériques ont modifié leur relation avec leurs patients. Parmi ce groupe, 80% affirment qu'ils ont favorisé les échanges sur le coût et seulement 70% sur le bon usage des médicaments. Contrairement aux médecins, une très grande majorité de pharmaciens d'officines délivre régulièrement le générique : 45% souvent et 55% systématiquement. Les freins à la délivrance sont, selon les pharmaciens interrogés, attribués principalement à la réticence du patient pour 82% d'entre eux, à l'appartenance du médicament dans 50% des cas et à l'opposition du prescripteur (médecin) pour 46%. De ce fait, il en sort que la promotion du générique est l'affaire de tous, essentiellement le médecin prescripteur au même titre que le pharmacien qui reste depuis toujours solidairement responsable de la prescription du médicament, et considéré ainsi comme co-prescripteur. Sur la même lancée, des experts en galénique et en pharmacocinétique ont prouvé que certains génériques sont plutôt mieux conçus et mieux élaborés que les produits de référence dont le brevet a expiré il y a 20 ans et plus et qui ne bénéficient pas des progrès technologiques pharmaceutiques actuels. Ainsi de nombreux laboratoires pharmaceutiques créateurs de princeps ont élaboré leur propre générique qui coûte environ 30 à 40% moins cher. La dernière décision du ministère de la santé interdisant l'importation des médicaments déjà fabriqués en Algérie va selon les professionnels de la santé dans l'intérêt de la promotion du générique dans notre pays et de la réduction de la facture d'importation.