Paris nie avoir été destinataire d'une quelconque revendication d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dont un groupe détient 7 otages, dont 5 Français, au nord du Mali. Une source à la présidence de la République française a indiqué hier qu'«il n'y a aucun message de la part d'Aqmi» et qu'«aucune demande n'a été faite». Lundi, le Quai d'Orsay avait réagi aux informations rapportées par la chaîne satellitaire Al Arabiya, selon laquelle Aqmi aurait exprimé ses revendications au gouvernement français, exigeant notamment l'abrogation de la loi sur le voile islamique, l'élargissement de ses activistes, l'arrêt des raids franco-mauritaniens contre ses groupes au Mali et le paiement d'une rançon de 7 millions d'euros en échange de la libération des 7 otages. Sur le terrain, la situation demeure des plus confuses. Des émissaires recrutés parmi les tribus influentes du Niger et du Mali seraient en contact avec les ravisseurs retranchés dans la zone de Timérine, dans le nord-est du Mali, près de la frontière algérienne. Le groupe de négociateurs locaux serait dirigé par Iyad Ag Ghaly, ancien chef de la rébellion touarègue au Mali. Plusieurs sources indiquent que des Touaregs du nord du Mali seraient prêts à prendre les armes pour interdire l'accès de leurs territoires à Aqmi. Ahmada Ag Bibi, porte-parole de l'Alliance pour la démocratie et le changement (ADC) qui rassemble différents groupes d'ex-rebelles touaregs du Mali, a déclaré devant l'Assemblée nationale malienne que les Touaregs n'accepteront pas qu'Aqmi salisse l'image de leur région. Au Niger, les autorités militaires ont fait savoir qu'elles consentiront davantage d'efforts pour sécuriser le nord du pays, en particulier les sites miniers exploités par Areva. Le goupe pense d'ailleurs à renvoyer sur le site d'Arlit une dizaine de ses ingénieurs rapatriés afin d'assurer la continuité de ses activités d'extraction de l'uranium. Le groupe français, leader mondial de l'énergie nucléaire, détient 27% de l'uranium nigérien. Depuis le retrait de ses expatriés, deux mines et leurs usines fonctionnent en ce moment avec du personnel à 98% nigérien.