L'Espagne quittant le Sahara occidental, le Maroc l'a remplacée par la force de l'occupation et de la violence.C'était il y a 35 ans. La résistance ne s'est pas fait attendre. Les sahraouis répartis sur plusieurs composantes défendaient leur pays à armes inégales, certes, mais avec beaucoup de courage et de détermination. Etaient engagées au combat entre autres composantes, les sahraouis de Souaà, de Ouled Moussa, Ouled Daoud, Ouled Tigranine et beaucoup d'autres tribus sahraouies avec autant de courage et de bravoure. Hormis l'efficacité de cette lutte, celle-ci se faisait de manière non concertée, puisque ne disposant pas, à l'époque, d'un commandement unifié. C'est ainsi que le peuple sahraoui a décidé d'opter pour l'unité. Les sahraouis ont participé par le don de leur bétail et de tout ce qu'ils possédaient pour financer la résistance contre la colonisation marocaine. Le Front Polisario a été créé, rassemblant toutes les composantes du peuple sahraoui. Ouali Mustapha Sayed, auquel le premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a rendu hommage lors du discours prononcé mardi dernier à Mijek, territoires libérés, à l'occasion de la commémoration du 35e anniversaire de la déclaration de l'unification, le 12 octobre 1975, à Aïn Bentili, fondateur du Front Polisario, est décédé en 1977. Le combat dure depuis 35 ans et a réussi des réalisations, dont la libération d'une partie des territoires occupés, parmi lesquels Tifariti et Mijek, distante de 90 kilomètres de Zouerate, l'une des trois grandes villes mauritaniennes, et environ 800 kilomètres de Tindouf, contribue à faire entendre la voix de ce peuple colonisé dans le monde. Cependant, le Maroc a gardé l'accès à l'océan atlantique et les territoires disposant d'une grande richesse naturelle, dont le phosphate. «Ils nous ont laissé la hamada (terres arides), dénoncent des sahraouis qui s'insurgent par ailleurs contre «la dilapidation de ces richesses jour et nuit par le régime marocain». Le cessez-le-feu prononcé en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc, une autre guerre a commencé, même si les armes se sont tues. Celle de la diplomatie et de l'influence. Les Nations unies ont émis plusieurs résolutions appelant au respect du choix du peuple sahraoui qui, lui, opte pour l'autodétermination. Ce que le Maroc sait, évitant ainsi d'appliquer les résolutions onusiennes. Le Front Polisario accuse la France de soutenir le Maroc au sein du conseil de sécurité de l'ONU. Les atteintes aux droits de l'homme commises par le régime marocain contre les sahraouis restés dans les territoires occupés, en particulier les militants des droits de l'homme, qui sont torturés et emprisonnés, se multiplient. Les organisations internationales non gouvernementales de défense des droits de l'homme continuent à dénoncer ces abus, sous le silence de certaines capitales européennes soutenant la colonisation du Sahara occidental malgré les dénonciations faites par leurs opinions publiques. De notre envoyé spécial à Mijek (territoires sahraouis libérés) : Mounir Abi