Au Mouloudia d'Alger, la situation est toujours aussi floue. Alors que le championnat professionnel est lancé depuis le mois de septembre, ce club active sans véritable conseil d'administration, alors qu'il prétend exercer sous le statut d'une SPA. A l'instar d'autres clubs, il a obtenu une dérogation pour entamer la saison avec obligation de se mettre en conformité avec les textes réglementaires dans les plus brefs délais. Ce n'est d'ailleurs que très récemment qu'il a fait estimer ses biens pas un commissaire aux apports délégué par le tribunal de Chéraga. Aujourd'hui il se trouve confronté face à l'urgence d'élire un directeur général, démarche imposée par la FAF qui pourrait le menacer de le suspendre de la compétition nationale s'il ne s'y plie pas. Depuis plusieurs semaines déjà il est fait état de la venue d'un investisseur qui ne serait autre que Mourad Louadah, un industriel très connu dans les milieux du sport algérien. Ce dernier ne dit pas non pour entrer comme actionnaire majoritaire de la SSPA mais demande certaines conditions la plupart liées à des problèmes d'ordre financier. Lors de la réunion qu'il a tenue ce dimanche avec les responsables du club mouloudéen, il a appris que ceux-ci n'ont pas l'intention d'inclure le patrimoine du club, notamment la fameuse villa de Chéraga où se situe le siège social du Mouloudia dans le capital de la société par actions (le décret sur le professionnalisme indique que le patrimoine du club amateur est obligatoirement intégré dans le capital de la société sportive par actions). Une éventualité qu'il a, bien entendu, refusée comme il a refusé l'estimation du MCA en termes de palmarès et de sigle (on parle d'un chiffre avoisinant les 80 milliards de centimes en y ajoutant la valeur de l'effectif des joueurs ainsi qu'un certain nombre de paramètres). En outre le nouvel investisseur exige de tout savoir sur les dettes du club amateur notamment les noms des créanciers. Il a, en tout cas, reçu l'appui de Abdelwahab Zenir qui n'a pas mâché ses mots, lors de la réunion de dimanche soir, pour s'attaquer aux quelques dirigeants qui feraient, selon lui, de l'obstruction. «Cela ne peut plus continuer de la sorte, nous a-t-il dit. Le Mouloudia est dans une situation désespérée. Il y a la FAF qui lui fixe un ultimatum et il y en a qui font comme si de rien n'était, faisant valoir leurs propres intérêts au détriment de ceux du club. Nous sommes en train de nous donner en spectacle. Cela doit cesser sinon on court vers la catastrophe.» En tout cas, les dirigeants du vieux club algérois n'ont plus qu'un jour pour s'exécuter et nommer un directeur général puisque l'ultimatum de la FAF court jusqu'à demain.