Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a appelé, hier, les Nations unies et la communauté internationale à coopérer activement pour trouver une solution définitive au conflit du Sahara occidental. Le ministre sahraoui a indiqué, hier, que le Maroc campe sur sa position et refuse de faire avancer le dialogue vers des solutions conformes aux résolutions des Nations unies. Intervenant lors d'une conférence de presse qu'il a animée au centre de presse d'El Moudjahid, à Alger, Ould Salek a estimé que l'attitude marocaine constitue une véritable provocation pour le peuple sahraoui qui reste attaché, plus que jamais, à son indépendance. Pour Mohamed Salem Ould Salek, le recours à la lutte armée n'est pas du tout écarté vu les fortes pressions exercées depuis plusieurs semaines. Il met en garde les Nations unies ainsi que tous les pays qui continuent d'apporter leur soutien au Maroc contre toute dérive dans la région et les appelle à assumer leur responsabilité entière au cas où la situation se dégrade. «La position marocaine qui refuse d'obéir aux résolutions des Nations unies pousse le peuple sahraoui à la reprise de la lutte armée», a-t-il affirmé. «Il y a une forte pression exercée par les civils et les militaires sahraouis pour la reprise des armes. Nous essayons d'éviter le retour à la guerre en tentant de calmer la population qui nous accuse d'être complices dans le blocage du processus de paix, mais nous ne pouvons pas savoir jusqu'à quand cela peut durer», a-t-il expliqué. Le conférencier a appelé à accélérer les mécanismes visant à ramener la paix dans la région à travers l'application des résolutions prises par les Nations unies dans les années 1960 ainsi que les résultats des négociations de 1991. «La seule et unique solution proposée dans ce conflit est d'accorder au peuple du Sahara occidental son droit à l'autodétermination par le biais de l'organisation d'un référendum transparent», a précisé le ministre des Affaires étrangères sahraoui. Il a accusé le roi du Maroc Mohamed VI de saboter tout le travail accompli par son prédécesseur, lequel a été favorable à une solution définitive à ce conflit. «Il n'y aura aucune solution tant que le Maroc reste figé sur une position qui ne fait pas l'unanimité au niveau international», a-t-il souligné. «Le Maroc veut dénaturer la cause sahraouie» A propos du quatrième round des négociations, Mohamed Salem Ould Salek dira qu'il n'a enregistré aucune avancée en matière de paix. «Le Maroc campe sur sa décision et refuse de discuter sur une autre solution alternative. Il continue de défendre sa position et négocie sur le principe d'intégrer le Sahara occidental à son territoire. Or, c'est une position que la RASD et la communauté internationale rejettent car elle ne répond pas aux principes de la légalité internationale», a-t-il indiqué, soulignant qu'«en dépit de la répression et des procès arbitraires contre les militants sahraouis, le peuple du Sahara occidental mène un combat sans précédent, il continue de travailler et d'avoir le courage d'exprimer son opinion malgré les pressions exercées sur lui». Interrogé sur les informations faisant état de la présence de militaires sahraouis dans les réseaux de soutien d'El Qaïda dans la région du Sahel, le diplomate sahraoui a tenu à démentir l'existence de tout lien du Front Polisario avec le terrorisme ou les réseaux de trafic frontalier. Mohamed Salem Ould Salek a exprimé, dans le même temps, la ferme condamnation du Front Polisario des crimes abominables commis par Aqmi. Tout en affirmant que les personnes arrêtées n'appartenaient pas à l'armée sahraouie, le ministre des Affaires étrangères enchaîne sur les pratiques macabres du Maroc visant à ternir l'image de la lutte sahraouie : «Depuis trois années, le Maroc s'active dans la région sahélo-saharienne pour dénaturer la lutte des Sahraouis en créant des réseaux et des centres de propagande aux USA, en France ou au Portugal dont la mission est d'entacher la noble cause sahraouie en faisant croire que le Polisario entretient des liens avec le terrorisme, le trafic frontalier et le crime transnational». M. Ould Salek a assuré que toutes les informations distillées à ce sujet par le Maroc sont sans fondement.