Un deuil national de trois jours a été décrété au Brésil par la présidente Dilma Rousseff à la mémoire des centaines de personnes tuées dans les glissements de terrain déclenchés par les pluies diluviennes des derniers jours dans les zones montagneuses près de Rio de Janeiro. Un deuil de sept jours a aussi été décrété dans l'Etat de Rio, où la plupart des victimes ont été surprises dans leur sommeil par des torrents de boue qui ont tout emporté sur leur passage. Les autorités s'attendent à ce que le bilan des morts, estimé à 610, s'alourdisse et atteigne même le nombre de 1000 ou plus. L'Etat brésilien indique que près de 14 000 personnes sont sans abri dans cette région agricole et de villégiature, à une centaine de kilomètres de Rio où des pics culminent à 2200 mètres. Une dizaine de localités agricoles sont toujours isolées et leurs habitants n'ont pas encore été secourus, alors que les risques d'éboulements restent élevés avec un sol saturé d'eau et le retour de la pluie. Néanmoins, des citoyens ont critiqué les lenteurs des autorités. Pour eux le gouvernement s'est montré incapable de secourir les victimes coincées sur des versants montagneux reculés et de trouver les corps des victimes. Devant cette lenteur et les cas de personnes qui attendaient des secours, certains citoyens ont décidé de partir à la recherche de leurs proches disparus et d'aider les survivants. La situation est d'autant plus difficile avec les pluies et les nuages bas qui rendaient impossible les opérations de secours, selon les autorités qui ont tenté de dépêcher, dans les zones touchées, 11 hélicoptères et 500 militaires pour aider environ 800 secouristes des services de protection. L'armée et la marine ont également promis de l'équipement de terrassement lourd, des ambulances et des générateurs, ce qui permettrait de poursuivre les opérations de secours pendant la nuit. Cette tragédie a suscité un élan de solidarité dans tout le pays. Vingt tonnes d'aliments ont été recueillies par la défense civile et à Rio plusieurs centaines de personnes ont donné leur sang. Par ailleurs, le secrétaire général adjoint de l'ONU pour la réduction des risques de désastres, Margareta Wahlstrom, a estimé que le Brésil aurait dû être mieux préparé à cette catastrophe. La pluie qui avait cessé a repris dans l'après-midi. Le sol reste saturé d'eau et les risques de nouveaux éboulements demeurent élevés. Une dizaine de zones agricoles sont encore isolées et à mesure que les secours les atteindront, le bilan des morts s'alourdira, ont prévenu les pompiers. La secrétaire à la santé, Solange Sirico, a mis en garde contre «les risques d'épidémies comme la leptospirose et l'hépatite». Elle a également demandé à la population de «ne pas boire l'eau des puits qui est contaminée» et elle a lancé un appel pour recevoir des dons de matériel médical et des médecins volontaires. Les conséquences économiques s'annoncent importantes : il était déjà très difficile de trouver des légumes frais à Rio, la région serrana étant la principale zone de production maraîchère de l'Etat de Rio.