Les constructions illicites qui envahissent leur lieu de résidence est à l'origine de la grogne des habitants du quartier «diplomatique» de Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan. Donner l'ordre de démolir ces baraques, c'est ce que demandent ces résidents, scandalisés par ce décor qui nuit à l'image de leur quartier. Une trentaine de baraques ont été érigées au niveau du quartier «diplomatique» de Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan. Celui-ci a connu, en effet, une grande transformation avec l'apparition de ces constructions anarchiques qui l'ont complètement défiguré. La construction de ces bidonvilles est à l'origine de la grogne des résidants du quartier qui dénoncent, dans ce cadre, le laxisme des responsables de leur commune. «Ils n'ont rien fait face à la prolifération de ce phénomène», s'indigne un habitant de la cité avant de préciser que ces baraques ont été réalisées à leur insu. Ils ont précisé qu'ils ont à plusieurs reprises saisi les responsables de leur commune pour raser ce bidonville. Ces réclamations n'ont donné aucun résultat pour le moment. En saisissant l'occasion pour lancer un appel à ces élus afin qu'ils procèdent à la démolition de ce baraquement, c'est ce que réclame l'ensemble des riverains. En fait, les toits de tôle rouillée et les murs de briques font désormais partie du décor du quartier en question, ce qui lui donne une autre image que celle connue jusqu'ici. Plus que cela, la cave d'un immeuble squattée par une famille et dont les travaux de construction n'ont pas encore été parachevés. Il suffit juste de faire un tour au sein de ce quartier pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène. Du côté des «envahisseurs», c'est la crise de logement qui les oblige à recourir à ces constructions de fortune qui leur épargnent l'errance dans les rues surtout en ces journées de froid et de pluie. «Comment voulez-vous qu'on fasse ?», s'interrogent-ils, tout en s'exprimant sur leur droit en une habitation digne. Sur la prolifération de ce phénomène, la plupart des habitants du quartier «diplomatique» s'accordent à dire que ces «intrus» ont été encouragés par le laxisme des autorités locales du fait qu'elles n'ont pas procédé à leur expulsion ni au moment des faits ni après leur occupation définitive des lieux. Nous avons essayé de prendre attache avec les responsables de l'APC de Bordj El Kiffan mais en vain. Ce qui est inadmissible, c'est de voir ce genre d' extensions anarchiques surgir au cœur même des quartiers résidentiels. Contrairement à l'idée préconçue, les constructions illicites ne sont pas un phénomène propre aux quartiers périphériques de la capitale même si ceux-ci constituent un point de chute des personnes à la recherche d'une baraque à moindre frais. Pour preuve, les plus gros bidonvilles de la première ville du pays se trouvent à Beni Messous, Gué de Constantine, Baraki... Cette image est devenue courante pour les résidants du quartier «diplomatique» de Dergana. Il faut aussi parler des autres désagréments dus à ce phénomène comme les déchets jonchés partout et les branchements illicites des fils électriques. Il faut signaler que les réclamations des gens de Dergana viennent au moment où les services de la wilaya sont en guerre contre la prolifération des constructions illicites aussi bien au centre-ville que dans la banlieue. Dans ce sens, suivant une décision du gouvernement, un programme de 35 000 logements sociaux locatifs a été tracé au profit des familles habitant les bidonvilles de façon continue jusqu'en juillet 2007. L'affectation de ces logements n'a pas encore eu lieu du fait qu'ils sont toujours en chantier.