Les élections présidentielle et législatives en Centrafrique ont débuté hier, très tôt le matin, à travers le pays pour élire les représentants de la nation au parlement et choisir notamment un chef d'Etat parmi cinq candidats en lice, dont le président sortant François Bozizé. Les opérations de vote qui doivent se dérouler jusqu'à 16h00 (15h00 GMT) concerneront près de deux millions (1 889 000) électeurs sur près de 4,5 millions de Centrafricains. Arrivé au pouvoir en 2003 par un coup d'Etat, puis élu en 2005, le président François Bozizé part favori, selon des observateurs. Ses principaux adversaires sont l'ancien président (1993-2003) Ange-Félix Patassé, qu'il a renversé, l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé (2001-2003), ancien assureur qui bénéficie d'une réputation de bon gestionnaire, et Jean-Jacques Demafouth, ancien ministre de la Défense et représentant d'une des principales rébellions. La paix est le principal enjeu de ces élections dans un pays miné par les conflits, alors que l'opposition met déjà en doute la régularité du scrutin. Les opérations de vote, qui devaient débuter à 06h00 locales (05h00 GMT), ont commencé avec du retard dans la plupart des bureaux de vote de Bangui et du pays. Dans la capitale, des files d'électeurs étaient visibles dans différents lieux de vote surveillés par l'armée. Quelque 1500 observateurs nationaux et internationaux supervisent le double scrutin. Les résultats provisoires devraient être connus dans les huit jours, et la Cour constitutionnelle a 15 jours pour les valider ou non. L'opposition dénonce depuis plusieurs jours des irrégularités, notamment la circulation de fausses cartes d'électeurs et l'affichage tardif des listes électorales. Le travail et la neutralité de la commission électorale indépendante ont aussi été critiqués. L'instabilité a empêché le pays, pourtant riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or), de se développer. Vendredi, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait appelé à des élections «crédibles» et au respect de leurs résultats «par tous les candidats».