Depuis quelques semaines, le gouvernement tente de trouver des réponses concrètes aux questions de l'emploi. Des réponses que certains pensent aléatoires, provisoires et presque improductives. Pour d'autres, favorables à la politique du plein emploi, ces solutions d'urgence permettent de résorber quelque peu les demandes, en attendant l'arrivée d'une période de grande croissance. Selon des sources, le gouvernement a décidé de se tourner vers des grandes entreprises publiques pour relancer les offres d'emploi, d'autant que ces compagnies se trouvent dans une situation favorable sur le plan économique et financier. C'est ainsi qu'on apprend qu'une dizaine de ces entreprises publiques à caractère industriel et commercial ont été destinataires d'instructions dites «exécutoires» de la part de leurs tutelles, les invitant à ne pas renouveler ou reconduire les contrats et conventions les liant à des sociétés privées prestataires de services, notamment dans la restauration, les transports, le gardiennage et les locations multiples d'engins et de matériels. Parmi ces grosses boîtes, on évoque Sonatrach, Naftal, Sonelgaz, Cosider et une autre spécialisée dans les travaux routiers. Selon les mêmes sources, on estime que ces entreprises ont déjà commencé à se préparer, notamment dans les régions du Sud, en attendant l'approbation de leurs conseils d'administration des études et des projets de création de filiales spécialisées dans la prestation de services. Rappelons que ces filiales existaient depuis la création de ces grandes entreprises publiques, au temps de l'économie socialiste, mais ont disparu progressivement dans les années 90, soit pour des raisons d'assainissement des effectifs et des personnels non essentiels à la productivité de l'entreprise, considérés comme des charges salariales supplémentaires, soit pour des raisons strictement liées aux nouvelles idées de management et de gestion moderne des grandes entreprises. Selon un haut responsable, les traditionnelles filiales qui assurent des services nécessaires devraient remplacer beaucoup plus les entreprises étrangères, très présentes dans les zones du sud du pays. La création de nouvelles filiales au sein de ces entreprises devraient assurer, selon les mêmes sources, des milliers d'emplois pour des jeunes diplômés ou non, notamment dans ces régions, où les chômeurs ont décidé de s'organiser et de se structurer dans des associations, portant leurs revendications jusqu'au siège du gouvernement à Alger.