Quoi de plus heureux que des travaux utiles dans une prison et pour une période donnée au lieu de deux mois de prison en compagnie de malfrats pour avoir eu la mauvaise idée de toucher à la drogue et le culot d'avoir été pris. c'est ce qu'on appelle détention et usage de drogue, fait prévu et puni par la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage du trafic. Mohammed F. est un jeune consommateur de drogue qui est jugé pour la première fois de sa vie. Et pour utiliser le jargon judiciaire, c'est un délinquant primaire, c'est-à-dire qu'il avait un casier judiciaire vierge. Il l'avait jusqu'à ce dimanche d'automne 2010 où il avait été pris avec en poche une quantité de came, c'est ce qu'on appelle aussi détention de drogue en vue de la consommer. on lui applique alors l'article 12 de la loi n°04-18 du 25 décembre 2004 relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, article qui prévoit une peine d'emprisonnement de «deux mois à deux ans et une amende de cinq mille à cinquante mille dinars.» A l'audience, hadj rabah barik, le président de la section correctionnelle du tribunal de koléa de la vaste cour de Blida n'a pas eu trop de mal pour régler son compte au détenu qui avait dû attendre en taule une petite semaine pour connaître son sort. Durant de brefs débats, mohammed f., qui était triste et heureux en même temps de voir son père assis dans la salle, avait reconnu s'être trompé en ... trempant dans le bassin affreux de la consommation de poison. Il a eu beaucoup de remords et de regrets. Malek drissi, le représentant du ministère public avait réclamé une peine de prison ferme de six mois. Le détenu avait demandé pardon en guise de dernier mot. Une semaine plus tard, il était assis dans le box au milieu de malfrats qu'il a connus en taule, et il était franchement effarouché de retourner à blida. Le verdict était une peine, celle-là même qu'avait réclamée le procureur : six mois de prison ferme. cependant, le juge avait informé le frais condamné que la peine pouvait être autre et c'est malek drissi, le parquetier, qui était chargé d'expliquer le «change». «Mohammed, vous avez le choix entre passer six mois en détention ou vous adonner à des travaux en intérêts utiles deux heures par jour, soit trois cents soixante heures dans une prison proche du domicile. Mohammed dit oui sans réfléchir, car il venait d'avoir une perche tendue et par le juge et par le procureur, de quoi lui assurer au moins une grande liberté. Extraordinaire aide à ne pas mépriser.