Le boycott des audiences déclenché par les avocats se veut un «signe fort» lancé par le bâtonnat en direction de la tutelle dans le contexte de la grève des greffiers. Devant le mouvement déclenché par les greffiers, la tutelle a fait usage de l'article 13 relatif à la profession des huissiers. Ces derniers ont remplacé des greffiers en grève depuis mercredi. «Il faut savoir que l'article 13 donne la possibilité aux juridictions de réquisitionner ou faire appel à des huissiers pour assurer les travaux des greffiers», précise Maître Amara Mohcene, tout ajoutant que «l'application de cet article est en totale contradiction avec l'article 25 qui donne aux huissiers un statut leur permettant d'assister seulement en audience». Suite au remplacement des greffiers par des huissiers, le conseil de l'ordre des avocats a publié un communiqué exprimant le refus des avocats de cette pratique et annonçant le boycott des audiences. De son côté, le président de l'Union nationale des barreaux d'Algérie indique que «la composition des audiences est illégale en l'absence des greffiers», précisant que «suite à une concertation avec les barreaux d'Algérie, nous avons donné instruction aux avocats de renvoyer toutes les affaires qui devaient être traitées par une juridiction ne possédant pas de greffiers». «Si les avocats plaident sans greffiers, le procès sera caduc», tient à ajouter le président de l'Union nationale des barreaux qui affirme que «les instructions ont fait l'objet d'un affichage au sein de toutes les juridictions touchées par la grève des greffiers». Afin de mobiliser les avocats à travers le pays, une correspondance a été diffusé, a confié le président de l'union des barreaux.