La Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) a de nouvelles aspirations. Les membres des organisations qu'elle compte sont unanimes pour dire que le changement recherché ne peut être atteint sans l'adhésion des masses populaires, d'où les modifications profondes apportées dans la façon de travailler et d'agir basées sur l'intensification des interventions de proximité. Pour M. Saâdali, du Satef, «la réunion de vendredi dernier nous a permis de clarifier les choses. Ainsi, nous sommes une coordination au service du peuple, seul habilité à décider de son destin et non pas des partis politiques rejetés de l'intérieur et de l'extérieur de l'organisation. L'organisation d'une marche chaque samedi n'a pas été décidée par la coordination mais par les partis politiques. Notre décision est de faire un travail de proximité en vue d'une grande marche sur le territoire nationale et simultanément à Alger, une fois les forces sociales prêtes. Entre-temps, nous sommes tenus d'occuper le terrain à travers la tenue de meetings et de conférences pour échanger, mieux définir et faire connaître le changement aux masses populaires. Nous avons installé deux commissions chargées de la communication et de l'élaboration d'une charte d'éthique qui définira les engagements que chaque partie doit prendre à l'intérieur de la coordination, mais également envers le peuple. C'est le feed back qui décidera des objectifs car on ne peut pas changer le régime sans tenir compte des aspirations du peuple.» Pour sa part, Aïssa Rahmoune, de la Ligue algérienne des droits de l'homme, «la LAADH ne s'est pas retirée de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, elle reste un membre fondateur et actif au sein de cette organisation. Des questions de fond et des objectifs stratégiques ont été à l'origine de la séparation interne qu'il y a eu entre les acteurs de la société civile et les syndicats, ainsi que les partis politiques. Nous avons jugé que l'organisation d'une marche à Alger était plus une activité d'agitation et non une forme de lutte et de militantisme pour le changement. C'est pour cela que nous avons opté pour un travail de mobilisation et des actions de proximité qui vont nous permettre d'instaurer un débat social et être plus proches des citoyens. La ligue, à l'instar des autres organisations, va tenir des meetings, des rassemblements et rencontres pour rencontrer les gens et faire connaître le projet pour lequel la CNCD est en train de lutter. En ce qui concerne Alger, nous avons constaté qu'elle reste malheureusement une citadelle infranchissable. Nous avons constaté que le conseil des ministres a décidé la levée de l'Etat d'urgence et l'ordonnance a été publiée sur le Journal officiel mais en laissant la capitale comme ville extraterritoriale. C'est pour cela que nous allons activer et militer pour pouvoir organiser des meetings en prévision de la préparation de la marche nationale.» Cependant, pour Idir Achour, de la Coordination des lycées d'Algérie, déclare “nous avons opté pour l'animation d'un ensemble de sit-in pour une grande mobilisation en prévision d'une grande marche nationale. C'est le débat avec la société civile qui définira les objectifs de notre mouvement en donnant la parole aux différentes catégories représentées au sein de notre organisation. Lors de la réunion d'avant-hier, nous avons décidé que chaque structure doit être sur le terrain pour recueillir les avis des gens après avoir constaté que la population a franchi l'étape de la peur. Organiser des marches chaque samedi a été la meilleure façon de casser la dynamique sociale, ce qui contredit l'objectif que nous nous sommes assigné dans la mesure où les gens s'interrogent encore sur le but de la marche, le sens de l'état d'urgence, la démocratie et le changement que nous allons avoir à travers cette lutte. Nous sommes actuellement huit organisations en plus de RAJ qui a réintégré la CNCD, ainsi que les comités de quartiers avec qui nous allons beaucoup travailler. On cherche à travers cette nouvelle mission des organisations de la coordination d'autres adhérents à notre mouvement pour représenter une plus grande force.”