Une répression barbare contre des civils sahraouis à Dakhla, dans le sud du Sahara occidental occupé, a été perpétrée dernièrement par les autorités d'occupation marocaine, selon une lettre adressée vendredi par le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, au Secrétaire général des Nations unies. Une manifestation pacifique, contre une campagne de propagande marocaine, a été violemment réprimée le 26 février dernier par les forces d'occupation du royaume qui ont détruit et brûlé des maisons et des véhicules appartenant à des citoyens sahraouis dans plusieurs quartiers de la ville de Dakhla, selon la lettre citée par l'agence sahraouie SPS. Cette ville est sous embargo militaire et connaît un large déploiement des éléments de la police en civil qui s'adonnent à des actes d'intimidation de Sahraouis sans défense. Cette protestation du président sahraoui intervient cinq jours avant la tenue, les 8 et 9 mars en cours à La Valette (Malte), de la 6e session des négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Cette réunion, qui se tiendra plus d'un mois depuis le 5e round informel à Manhasset (New York), se déroulera sous les auspices de l'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross. Les autorités d'occupation ont orchestré des représailles des plus lâches contre des citoyens pacifistes dont le seul tort est de rester attachés à leurs droits nationaux légitimes. Une fois encore, ajoute le président sahraoui, les forces marocaines ont choisi d'agir à l'aube, comme lors de l'incursion militaire à Gdeim Izik et à El Ayoun occupée, pour mettre en marche leur machine de répression et s'en prendre avec sauvagerie aux citoyens sahraouis et à leurs biens dans plusieurs quartiers de la ville. La passivité de la communauté internationale ne doit pas durer dans le cas de Dakhla, a relevé M. Abdelaziz qui, par ailleurs, a appelé le Secrétaire général des Nations unies à «intervenir» en vue de garantir la protection nécessaire à la population sahraouie sans défense dans la ville de Dakhla et de permettre l'accès aux observateurs et journalistes étrangers indépendants. Il a également souligné l'impératif d'élargir les prérogatives de la Minurso à la préservation et au contrôle du respect des droits de l'homme au Sahara occidental. Par ailleurs, le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset, et cinq réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit du Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.