Les habitants du vieux quartier Cervantès (commune de Mohamed Belouizdad, ex-Belcourt) déplorent l'état délabré de leurs habitations qui menacent ruine. Héritées pour la plupart d'entre elles de la période coloniale, celles-ci risquent de s'effondrer à tout moment. Ces vieilles constructions peuvent tomber comme un «château de cartes». Classées dans la zone rouge par les services de contrôle technique de construction (CTC) au lendemain du séisme de 2003, elles constituent un danger réel et permanent pour leurs occupants. Livrées à elles-mêmes et devant l'ampleur des dégâts, ces maisons ont été également fragilisées par les aléas du temps et les intempéries. Les occupants ont, à plusieurs fois, signalé des effondrements partiels des toitures, des murs, des escaliers ou des balcons. Mais les responsables concernés, maintes fois alertés, ne se soucient guère de leur situation alarmante. Etre relogés dans des habitations décentes est le refrain que ces riverains ne cessent de lancer, tout en criant l'injustice dont ils sont victimes. Ils veulent être écoutés et que leurs cas soient inscrits au programme des familles à reloger. Cette situation n'est malheureusement pas propre au quartier Cervantès, mais presque à toutes les habitations de cette commune construites lors de la période d'avant l'indépendance. «Faut-il attendre un sinistre ou l'irréparable pour que les responsables bougent ?», s'interroge un père de famille, remonté devant l'indifférence affichée par les élus locaux. «Les incidents n'avertissent pas», dira une habitante, sur un air de colère. «Lors des dernières fortes pluies, le sol d'une maison s'est effondré sous les pieds d'une mère de quatre enfants qui s'est retrouvée chez sa voisine d'en bas avec plusieurs fractures», a-t-elle témoigné.