Les travailleurs de Hassi R'mel de Sonatrach ne comptent baisser les bras. Le délai de trois semaines fixé par le patron du groupe pétrolier, Nordine Cherouati, pour répondre aux doléances des protestataires est épuisé «sans aucun résultat palpable». A Hassi R'mel, El Hamra, Rhoud Enous et TFT, les travailleurs ont décidé de boycotter systématiquement la restauration depuis hier. En effet, les travailleurs se disent «mécontents devant la persévérance de la direction générale à pousser au pourrissement de la situation et par voie de conséquence à aller vers l'inconnu». «Comment expliquer alors la situation, lorsque le PDG a promis de répondre le 7 mars dernier – dans trois semaines – aux revendications des travailleurs ?», interroge le représentant des travailleurs, Ali Arhab, contacté par nos soins. Les agents de la région de Tin Fouy Tabenkourt (TFT), travaillant en système de travail posté (12 heures pour chaque équipe) ont décidé spontanément de ne pas rejoindre leur chambre et tenir hier un sit-in pendant 1 heure devant le siège de la direction régionale. Pour les protestataires, il ne reste pas d'autre choix que d'agir dans ce sens, car «la direction générale n'a pas respecté sa parole». «Les conséquences qui découleront sur l'état de fatigue générale des travailleurs seront de la responsabilité directe de la direction», prévient le représentant des protestataires, ajoutant que les travailleurs des autres bases, notamment de Hassi Messaoud, vont rejoindre le mouvement de grève de la faim. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, les travailleurs de Hassi R'mel estiment que «la crédibilité largement entachée par les différents scandales qui ont secoué l'entreprise ces derniers mois, et le silence de absolu réservé à nos revendications pourtant reconnues légitimes par l'ensemble des responsables du secteur de l'énergie et des mines est ressenti par les travailleurs comme un signe fort de mépris qui pousse au pourrissement de la situation». Le PDG, Nordine Cherouati, avait promis le 7 mars 2011 de répondre dans 3 semaines aux principales revendications exprimées, notamment la revalorisation des primes, des indemnités et des salaires, ainsi que la révision des conditions de bénéficier de l'allocation de fin de carrière. Mais la réponse tant attendue n'est pas parvenue, ce qui a conduit les travailleurs à engager une action de grève de la faim illimitée quitte à mettre en péril leur santé. Depuis le 1er mars, les travailleurs ont sacrifié leur repas de midi et organisé des sit-in pacifiques quotidiennement devant le siège de la direction régionale afin de «recouvrer leurs droits légitimes occultés depuis plus d'une décennie». Des actions qui n'ont pas donné les résultats escomptés, d'où la décision de radicaliser le mouvement. «Nous allons prendre d'autres initiatives susceptibles de permettre d'arracher nos droits, et cela, même au péril de la santé des travailleurs», a tenu à souligner M. Arhab, avant d'ajouter : «nous endossons la responsabilité pleine et entière au staff dirigeant de la plus grande entreprise d'Afrique». Nous avons essayé de faire réagir la direction générale du groupe, mais en vain. Les responsables en poste n'étaient pas disposés à répondre.