Fort de ses 1774 élus à travers le territoire national, dont 800 à 1100 (200 selon les observateurs) ont pris part hier au rassemblement tenu devant l'APN, selon les chiffres avancés par Moussa Touati, le FNA qui campe sur sa revendication de retrait pur et simple du code communal menace de paralyser les APC. Ultime action pour se faire entendre avant de passer à l'acte, la saisine du Conseil constitutionnel. En effet, intervenant lors d'un point de presse à l'issue du rassemblement des élus du FNA cantonnés finalement non loin de l'APN, sur la placette qui fait face à l'hôtel Aletti, Moussa Touati a révélé le contenu de la lettre adressée par les parlementaires du FNA et à travers eux, tous les élus du parti, au président de l'APN Abdelaziz Ziari ainsi qu'à Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation. Il s'agit pour ces derniers d'interpeller ces deux présidents «habilités» à saisir le Conseil constitutionnel dans le seul but d'accéder à leur revendication, à savoir le retrait du code communal qualifié d'anticonstitutionnel. Le premier responsable du FNA a par ailleurs menacé de paralyser les assemblées élues si la demande du parti n'est pas satisfaite ou que le Parlement qui s'apprête à adopter le texte opte pour son maintien. «Si le projet de loi passe, nous allons paralyser les APC», a tonné Moussa Touati. Comment ? L'explication est simple, selon lui. Il s'agira de boycotter les délibérations au niveau des 131 communes que gère le parti. «Nous allons geler les séances de délibérations et toutes nos activités au sein des assemblées», a menacé Moussa Touati, non sans affirmer que le FNA peut bloquer en tout quelque 500 APC dans la mesure où il est présent aussi dans plusieurs autres assemblées et «peut compter sur beaucoup d'élus d'autres formations». Interrogé par le Temps d'Algérie sur l'action prévue pour le jour de l'adoption du texte de loi, Moussa Touati reste prudent. «Nous avons un programme d'actions que nous divulguerons ultérieurement», a-t-il dit. Moussa Touati se contredit par contre lorsqu'il annonce que son parti prendra part aux élections locales prochaines alors qu'il rejette dans le fond le nouveau code communal qui doit être appliqué en 2012 et qui réduit considérablement selon lui les prérogatives des élus et confisque le pouvoir du peuple. «Nous militons pour le pouvoir du peuple, et la participation aux élections est la seule façon de concrétiser et de confirmer ce pouvoir garanti par la Constitution», a-t-il expliqué. Auparavant, les élus présents au rassemblement ont tenu à exprimer à travers plusieurs slogans leur mécontentement à l'égard du nouveau texte «qui doit être retiré car non conforme à la Constitution.»