«Le vent de révolte qui a secoué certains pays arabes ces deniers mois risque de toucher même notre pays. L'Algérie a les mêmes problèmes que nos voisins de l'Est tels que la Tunisie, l'Egypte et la Libye», a déclaré le président du parti de Ahd 54 lors d'un meeting tenu hier à Boumerdès. Ali Faouzi Rebain estime que toutes les conditions sont réunies pour amorcer un changement pacifique dans le pays, pourvu qu'il y ait une volonté politique du système en place pour éviter à notre pays un scénario catastrophe. «A Ahd 54 nous avons fait une série de propositions qui s'inscrivent dans cette optique. Tout d'abord on a proposé la constitution d'un gouvernement de transition qui se chargera de l'organisation d'élections présidentielles anticipées», a-t-il indiqué. Le président de Ahd 54 soutient qu'il est temps également d'amender la Constitution, notamment le chapitre lié aux rapports existant entre les institutions et les prérogatives des ministres. Il a émis également des propositions pour la révision de la loi électorale de 2007, et préconisé la création d'un haut conseil de l'audiovisuel. L'orateur n'a pas manqué de dénoncer par la même occasion l'embargo médiatique et l'exclusion de son parti des programmes de la télévision et des trois chaînes de la radio nationale, soulignant qu'il est boycotté par l'Unique depuis plus de deux ans à cause de ses positions et des critiques qu'il a émis envers les dirigeants actuels. M. Rebaïn est revenu également sur «les problèmes du chômage qui lamine de larges pans de la société en raison de l'échec des politiques de l'emploi mises en œuvre par les gouvernements qui se sont succédé depuis 1962». «On veut une société de patrons et transformer tout le monde en chef d'entreprise alors que la plupart des jeunes demandent un emploi stable qui puisse répondre à leurs besoins», a-t-il noté avant d'exiger le départ des responsables actuels qui n'ont pas su répondre aux véritables préoccupations des Algériens. Evoquant la crise libyenne, le même intervenant s'est dit scandalisé par la position officielle du gouvernement algérien qui n'a pas dénoncé le régime de Kadhafi, et continue de soutenir les dictateurs. Ce sont nous qui devons porter secours au peuple libyen et ce n'est pas aux Européens et aux forces de la coalition de le faire», a-t-il déclaré.