Pour la deuxième fois cette année, les greffiers ont décidé, lors d'une assemblée tenue hier devant le tribunal de Sidi M'hamed par l'ensemble des personnels administratifs de la cour et des tribunaux de la capitale, de reconduire leur mouvement de grève pour une durée illimitée. Les greffiers et les corps communs ont décidé de reconduire leur débrayage jusqu'à ce que leurs revendications soit acceptées, à savoir le statut particulier et leur détachement de la fonction publique. Les greffiers bloquent pour la deuxième fois en moins de 45 jours l'activité des tribunaux, excepté les procès. Des greffiers volontaires assurent toutefois le service minimum. La colère des greffiers est motivée par le fait que les augmentations obtenues ne sont pas à la hauteur de leurs espérances. Selon eux, elles ne reflètent pas les engagements du ministre de la Justice. En février dernier, après plus d'une semaine de grève, la tutelle a réagi en promettant des augmentations pouvant atteindre 80% avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Des négociations devaient être lancées sur le statut des greffiers mais le document remis par la tutelle aux représentants des greffiers de tribunaux ne précisait ni le taux d'augmentation ni la date d'entrée en application de la nouvelle grille. En fait, les greffiers ont eu la mauvaise surprise de constater, le jour de la paie, qu'ils n'ont pas obtenu ce qu'ils espéraient, d'où la reprise du mouvement de protestation. Ils étaient environ une cinquantaine de grévistes, hier, à se rassembler devant le tribunal de Sid M'hamed. Il faut noter que les corps communs sont déjà en grève depuis le 13 mars dernier. Le mouvement s'est accentué notamment après l'envoi de messages entre le personnel du greffe au niveau des 36 cours du pays afin de se solidariser. Cette grève des greffiers et des corps communs de la wilaya d'Alger et de ses environs se poursuit depuis hier matin, paralysant ainsi la plupart des institutions juridiques des wilayas. Ils attendent que leurs revendications soient prises en considération. Ils demandent une «hausse des salaires», «un statut à la hauteur de leur mission» et des conditions de travail qui «respectent leur dignité». La principale revendication des greffiers est leur rattachement au ministère de la Justice et non à la fonction publique. Les greffiers exigent également plus de considération car, disent-ils, «nous sommes des fonctionnaires du ministère de la Justice et non des robots au service des juges». Ils réclament aussi le paiement des heures supplémentaires, l'adoption du régime indemnitaire et la possibilité de prendre leur congé annuel durant toute l'année. «Nous sommes les fonctionnaires les plus lésés du secteur et il est temps que justice soit faite», déclare la majorité des grévistes présents sur le terrain. Les greffiers, plus solidaires que jamais, reprennent leur grève face à l'indifférence à leurs revendications. Un mouvement de grève qu'ils ne sont pas prêts de geler avant la satisfaction de toutes leurs doléances.