Pour la deuxième journée consécutive, de nombreuses audiences au niveau du tribunal d'El Harrach et de Bir Mourad Raïs ont été renvoyées hier par faute de greffier. Les fonctionnaires de justice, à savoir greffiers et corps communs, ont décidé, lors de l'assemblée tenue avant-hier, de reconduire le mouvement de grève illimitée jusqu'à satisfaction de leur plateforme de revendications. Il faut noter qu'au niveau du tribunal de Sidi M'hamed, l'audience s'est tenue en présence du greffier en chef à la place du greffier qui se trouvait à l'extérieur avec ses collègues grévistes. Les greffiers grévistes ont indiqué que «le greffier a pour mission de garantir le bon déroulement des débats aux audiences, d'en rapporter par écrit les échanges, déclarations et observations et d'authentifier les actes juridictionnels d'une juridiction», donc il doit être traité comme les autres corps de la justice. Les grévistes ont déclaré qu'ils ne comptent pas reprendre le travail s'ils n'auront pas de réponse favorable et applicable de la part du ministère de tutelle. Ils indiquent qu'ils ont déclenché une grève et sont actuellement en pourparlers avec les autorités du pays pour obtenir des précisions sur leur futur statut. Ce mouvement de grève a pour conséquence la suspension des audiences foraines sur tout le territoire national. Les greffiers et les corps communs indiquent, entre autres, qu'ils maintiennent leur débrayage jusqu'à ce que leurs revendications soient acceptées, à savoir le statut particulier et leur détachement de la Fonction publique. Ils attendent que leurs revendications soient prises en considération. Ils demandent une «hausse des salaires», «un statut à la hauteur de leur mission» et des conditions de travail qui «respectent leur dignité». La principale revendication des greffiers est leur rattachement au ministère de la Justice et non à la Fonction publique. Les greffiers exigent également plus de considération car, disent-ils, «nous sommes des fonctionnaires du ministère de la Justice et non des robots au service des juges». Ils réclament aussi le paiement des heures supplémentaires, l'adoption du régime indemnitaire et la possibilité de prendre leur congé annuel durant toute l'année. Selon les dernières informations évoquées par les grévistes notant que des négociations devaient être lancées concernant leur situation, une réunion est prévue jeudi 7 avril au niveau de l'école nationale des greffiers située à Dar El Beida (Alger) avec le directeur des ressources humaines des corps spéciaux des fonctionnaires de greffe des juridictions afin de dialoguer sur les revendications socioprofessionnelles.