La succession d'évènements sur la scène politique avec notamment les changements «imminents» annoncés par le président de la République ou encore l'approche des échéances électorales ont-ils concouru à la «recrudescence» des dissidences au sein des partis politiques tant «gouvernementaux» que ceux qui se proclament de l'opposition ? Si la crise latente qui secoue le FLN depuis au moins le 9e congrès du parti donne les premiers éléments de réponse, la dernière sortie «inattendue» du Premier ministre Ahmed Ouyahia, annonciatrice de l'éclatement définitif de l'Alliance présidentielle, à laquelle Boudjerra Soltani répond du tac au tac, constituent des preuves supplémentaires quant à la recomposition désormais enclenchée de «la carte politique nationale». L'Alliance présidentielle, composée de partis que rien n'unit si ce n'est le «consensus» autour de la réalisation du programme du Président est en passe de faire les frais de l'actuelle conjoncture et le vent du changement qui souffle, charriant avec lui un tas de calculs politiques dont le seul but est de s'assurer de larges pans des dividendes de la prochaine recomposition politique. Boudjerra Soltani qui annonce le retrait de son parti de l'Alliance présidentielle, choix qui sera entériné par le conseil consultatif du MSP du mois de mai prochain sait pertinemment qu'il devra ratisser large s'il ne veut pas perdre un électorat islamiste convoité par d'autres formations du même acabit, en appelant le pouvoir en place à «s'harmoniser avec la proclamation du 1er Novembre en vue d'une concrétisation correcte d'un cadre islamique de l'Etat». Son ennemi juré Abdelmadjid Menasra, toujours à l'affût de la moindre brèche, qui vient de lancer officiellement son front national pour le changement, fait autant en préconisant un changement «dans le cadre des principes de l'Islam» tout comme le mouvement El Islah qui se cherche dans «des alliances contre nature» afin de reprendre du terrain. Ce n'est pourtant pas la meilleure solution puisque lui aussi est touché par la vague de contestation qui n'a épargné presque aucune formation politique. Son secrétaire général Djamel Benabdeslam est sérieusement contesté par ses pairs qui veulent reprendre les rênes du parti en reconduisant Boulahia à la tête du parti, estimant que le mandat du secrétaire général est achevé. Une démarche «réunificatrice», selon les contestataires qui permettrait à l'ex-leader, Abdellah Djaballah, de revenir sur la scène par la grande porte. Au FNA, l'on assiste à une autre tentative de destitution alors que l'actuel président, attaqué en justice, multiplie la mobilisation de ses élus. C'est l'opération de renouvellement des mouhafadhate qui déclenche de nouvelles hostilités au FLN, après les dérives graves qui ont caractérisé les élections des bureaux de kasmas. Les redresseurs qui veulent reprendre les rênes du FLN installent leurs propres mouhafadhate «en attendant la concrétisation des objectifs tracés par le mouvement de redressement et de l'authenticité qui compte destituer Belkhadem et rendre le parti au vrais militants». Les successions sont engagées au sein de plusieurs partis. Qui sera le prochain ?