L'université de Madrid abrite depuis hier les cinquièmes Journées universitaires sur le Sahara occidental. L´objectif des organisateurs de ce séminaire auquel a été convié le Premier ministre sahraoui, Taleb Omar, aux côtés de spécialistes du dossier sur le Sahara occidental , des journalistes, des hommes politiques et des membres des associations civiles, est de «sensibiliser» l´opinion publique espagnole sur la situation que vit le peuple sahraoui depuis l´occupation de son territoire par le Maroc en 1975. Participation de Ali Tamek et Aminatou Haider Les participants à ce séminaire analyseront la question sahraouie sur fond d´ «impact des révolutions en gestation dans le monde arabe sur l´évolution de la question du Sahara occidental au plan international», a indiqué l´un des organisateurs de ces journées à la presse dont l´attention reste captée, spécialement, par la présence annoncée de deux figures du mouvement indépendantiste dans les territoires occupés par le Maroc. Il s´agit de Aminatou Haider qui se trouve dans la capitale espagnole et, surtout, de l´activiste sahraoui Ali Salem Tamek. La participation de Ali Salem Tamek à ces journées est suivie avec intérêt par les médias car c´est la première activité publique de cet indépendantiste depuis sa remise en liberté, suite à une «mesure de grâce» du roi Mohamed VI», le mois dernier, en même temps que six autres de ses compagnons. Ali Samek et ses camarades avaient été inculpés par les autorités marocaines d´«atteinte à la souveraineté du royaume», à leur retour, en octobre 2009, d´un séjour dans les camps de réfugiés de Tindouf. Les médias et les associations civiles s´étaient alors mobilisés pour réclamer sa libération. Une pression internationale à laquelle le souverain alaouite a fini par céder dans l´espoir aussi de désamorcer la menace d´une révolte populaire au Sahara occidental comme celles qui ont cours en ce moment dans certains pays arabes. Le procès des 542 disparus La présence à ce séminaire de Mme Aminatou Haider n´était pas certaine, hier, pour «raison de santé». Mme Haider est toujours suivie médicalement à Madrid pour les conséquences des sévices qu´elle a subis durant ses 4 années dans le plus grand secret à la tristement célèbre «prison noire» du Maroc. Son état de santé s´est particulièrement dégradé à la suite des 33 jours de grève de la faim qu´elle a observés fin 2009 à Lanzarote pour protester contre son expulsion de Al Ayoune pour son refus de se reconnaître comme «marocaine». Mme Haider ne pouvait pas non plus se présenter, hier, devant l´Audience nationale, la plus importante juridiction pénale espagnole, pour apporter son témoignage dans l´affaire des 542 Sahraouis disparus sous l´occupation marocaine du Sahara occidental entre 1976 et 1987. Le magistrat chargé de ce dossier qui a confirmé ce report doit recueillir dès aujourd´hui le témoignage d´une douzaine d´autres Sahraouis dont certains sont venus des camps de réfugiés de Tindouf. Les auteurs de ce «génocide», une trentaine de hauts responsables marocains dont le général Hosni Benslimane, qui a été décoré par le gouvernement Zapatero de la Croix d´Isabelle la catholique, risquent, eux, d´être mis en examen s´ils foulaient le sol espagnol.