Ne voyant rien venir de la part de la direction générale et de la centrale syndicale, les délégués des travailleurs de Hassi R'mel ont lancé hier un appel à tous les salariés du groupe public Sonatrach pour reprendre la protestation et se mobiliser. Des actions individuelles sont envisagées. Les représentants des travailleurs se disent déçus et mécontents devant «le silence et l'immobilisme» des syndicalistes de l'UGTA qui sont pourtant «censés défendre les intérêts des travailleurs». Jeudi dernier, les salariés de Hassi R'mel avaient tenu un rassemblement pour décider des suites à donner à leur mouvement de protestation suspendu fin mars après la prise en charge de quelques points de la plateforme de revendications. Les travailleurs ont pris option, suite à l'intervention des représentants de la centrale syndicale, d'élire une nouvelle direction syndicale sous la bannière de l'UGTA et de se réunir aujourd'hui. Une décision qui n'a pas été respectée par l'union locale de l'UGTA. Cette dernière n'a pas jugé utile de s'expliquer afin de rassurer les contestataires. Il s'agit, selon les représentants des travailleurs, d'un «mépris absolu pour les droits des employés de la plus grande compagnie pétrolier d'Afrique». «Devant le silence et l'immobilisme du partenaire social censé défendre les intérêts des travailleurs et suite aux restrictions que la direction régionale nous impose pour nous empêcher d'accomplir notre noble mission syndicale et trouver la meilleure solution à ce conflit qui n'a que trop duré, nous lançons un appel à tous les travailleurs de Sonatrach en général et à ceux de Hassi R'mel en particulier afin de rester unis et déterminés pour nous soutenir dans ces moments difficiles, où il est souvent très dur, voire périlleux, d'agir seul», lit-on dans cet appel rendu public hier. Les délégués représentatifs s'engagent à continuer le «combat pour la dignité des travailleurs» et «résister à toutes les contraintes quelle que soit leur nature». Les travailleurs de Sonatrach ont décidé d'aller jusqu'au bout afin d'arracher leurs droits, même au péril de nos vies». Selon le représentant des travailleurs, Ali Arhab, la direction générale de Sonatrach a procédé à des tentatives de division des travailleurs avec «la bénédiction de l'UGTA». Il y a eu, ajoute-t-il, des «intimidations». Mais les délégués des travailleurs se disent habitués à ce type d'actions et prêts à «riposter par des actions individuelles de grandes envergures qui pourront ébranler même les assises de l'entreprise». Il n'est pas écarté que les délégués des travailleurs reprennent, ces jours-ci, la grève de la faim.