Ammi Ali est revenu parmi les siens. L'otage de Mechtras, kidnappé le 14 mai dernier, a été libéré par ses ravisseurs dans la nuit d'avant- hier, apprend-on auprès d'une source locale. Le septuagénaire, propriétaire d'une marbrerie, a passé 17 nuits de captivité. C'est aux environs de 23 h, explique notre source, que la famille de l'otage est allée le récupérer dans un endroit à Souk El Tenine, commune distante de 25 km de Tizi Ouzou. Via un appel téléphonique, les ravisseurs ont contacté la famille après avoir acheminé Ammi Ali au lieu de la réception, ajoute notre source. Hormis son état psychologique du fait de la séquestration, et la peur, l'otage de Mechtras est cependant, en bonne santé physique, et aucune trace de violence n'est visible sur lui. «Il a été examiné par un médecin», nous dira la même source. Pour l'instant, on ignore si une rançon a été versée par la famille en contrepartie de sa libération. Le manque d'informations a toujours entouré l'enlèvement du septuagénaire, contrairement à l'autre cas de Béni Douala, Mourad Bilek. S'agissant de la période de séquestration, Hamour Ali aurait raconté à sa famille que ses ravisseurs, habillés de tenues afghanes, l'ont gardé dans une casemate. «C'est des islamistes armés», aurait-il dit. Intercepté près de chez lui, à Mechtras (30 km de Tizi Ouzou), Hamour Ali a été kidnappé par un groupe d'individus armé et déguisés en éléments des services de sécurité, avant d'être acheminé vers une destination inconnue. Sa voiture est retrouvée le lendemain à Souk El Tenine, rappelle-t-on. Toute la population des Mechtras, comme celle des régions avoisinantes à l'instar de Boghni, Ouadhias, Mâatkas et Souk El Tenine, s'était mobilisée à travers la coordination des comités de villages pour la libération de Ammi Ali. Des grèves générales, rassemblements et marches ont eu lieu pour réclamer sa libération inconditionnelle. Par ailleurs, toujours entre les mains de ses ravisseurs, l'autre otage des Ath Aissi, Mourad Bilek, âgé de 18 ans, vient de passer sa 22e nuit de captivité. Hier soir, tous les citoyens de la daïra de Béni Douala, à 20 km de Tizi Ouzou, ont procédé, dans une action de solidarité, à l'extinction des lumières de leurs foyers entre 21h15 et 22h15. Une manière pour la population d'Ath Douala de dire que la douleur de la famille Bilek est partagée.