«Lésée» lors de l'installation récente de la commission sur la grille des salaires installée par le ministère de la Communication, «l'Initiative pour la dignité du journaliste» à laquelle il a été pourtant demandé, au cours d'une rencontre «officielle» en avril avec le ministre de faire des propositions, dénonce ces pratiques, décide de radicaliser ses actions en optant pour un mouvement de protestation et évoque la possibilité de se constituer en syndicat. Dans un communiqué rendu à l'issue d'une réunion tenue hier à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger, l'Initiative regrette la non implication de ses représentants au sein de la commission. Ce n'est qu'«après protestation des membres de la commission de suivi de l'Initiative auprès des responsables du ministère, à leur tête le ministre lui-même, que finalement un représentant de l'Initiative a été accepté en tant qu'observateur sous prétexte que cette dernière n'est pas agréée». Rappelant les engagements du ministère, et le travail effectué par les membres de l'Initiative qui a installé 6 ateliers et achevé leur travail par le rapport «exigé», comprenant l'ensemble de ses propositions, conformément aux recommandations de la réunion du 27 avril avec le ministre, les rédacteurs du communiqué, tout en faisant remarquer que l'achèvement de leur travail a coïncidé avec l'installation de la commission par le ministère, refusent également que le secteur privé soit exclu des préoccupations de la tutelle et appellent le ministère à plus d'«ouverture», notamment pour la création de syndicats autonomes. Tout en réitérant leur appel aux plus hautes autorités de l'Etat à commencer par le président de la République pour la prise en charge des revendications de l'initiative et rendre ainsi leur dignité aux journalistes, les rédacteur du même document annoncent la constitution d'une commission chargée de prendre attache avec le ministère du Travail en vue de lui faire connaître la situation «déplorable» des journalistes du secteur privé. Une autre commission a été constituée, chargée elle du dossier des logements. Aussi, annonçant leur retrait de la commission sur la grille des salaires, les membres de l'Initiative qui ont passé en revue l'ensemble des problèmes socioprofessionnels des journalistes des deux secteurs, et appelé dans le même sillage les éditeurs à répondre favorablement aux doléances des journalistes en respectant notamment une grille de salaire digne, n'écartent pas le recours à la protestation «pacifique». «En cas de non satisfaction de nos revendications, nous seront amenés à tenir un rassemblement devant le ministère de tutelle ou la chefferie du gouvernement», avertissent les membres de l'Initiative qui dénoncent encore une fois «la façon d'agir du ministère» à l'égard de leur mouvement.