Après le sit-in tenu mercredi par les médecins résidents à la place de la Concorde (1er Mai) à Alger, où plus de 3000 blouses blanches avaient répondu à l'appel de leur collectif autonome (Camra), le ministère de la Santé compte réagir «sévèrement» et mettre un terme à la grève illimitée, en initiant des sanctions de premier et deuxième degré. Les directeurs des établissements sanitaires ont été destinataires d'une note exigeant l'exclusion de tous les médecins en arrêt de travail non justifié, selon le collectif. La note est entrée en vigueur le 1er juin, précise la même source. Contacté par nos soins, leur porte-parole, Dr Kentouri, a affirmé que la grève sera maintenue, malgré les «sanctions» et les «intimidations» de la tutelle. Il a tenu à dire que «les sanctions initiées à l'encontre des médecins résidents en grève illimitée depuis deux mois, pour revendiquer leurs droits, n'a fait que renforcer leur détermination à aller jusqu'au bout». Le dernier rassemblement initié par le Camra a été organisé, pour rappel, en réponse à la déclaration du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui les a ouvertement accusés de «manque de patriotisme, en tournant le dos aux malades» et a annoncé par la même occasion que la loi portant sur le service civil ne sera en aucun cas abrogée. Des affrontements ont, cependant, eu lieu entre les services de sécurité et les contestataires, qui ont tenté de marcher vers le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le bilan avait fait état, selon le collectif, d'une vingtaine de blessés parmi les médecins. Il y a lieu de noter que pas moins de 400 médecins résidents ont réussi à échapper à la vigilance du dispositif sécuritaire et ont marché jusqu'à l'APN. Une délégation a été reçue par le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, qui leur a proposé, dans le cadre de la prise en charge de leur principale revendication, à savoir le service civil, d'installer un véritable débat autour de l'échec de ce dernier. Le président de l'APN avait justement plaidé pour l'installation d'une commission d'enquête indépendante sur la question de la couverture sanitaire dans le pays. Après l'échec de la commission mixte installée par le ministère de la Santé, les médecins résidents portent beaucoup d'espoir à l'ouverture accordée par M. Ziari. En attendant de voir comment ce dernier compte plaider en leur faveur, les médecins résidents comptent déposer plainte pour coups et blessures volontaires. Ils ont d'ores et déjà pris contact avec un collectif d'avocats.