Depuis la nuit des temps, l'être humain ne vit que pour sa survie. A l'image de l'humanité tout entière, l'Algérie ne pouvait rester en marge de ce combat perpétuel. L'objectif majeur de ce défi était de rendre la dignité, la fierté et la liberté au peuple algérien et qu'il fallait tôt ou tard songer à libérer le pays des colonisateurs. Une poignée de personnes, à leur tête feu Benaourane Mohamed, Houari Belkacem, Slimani Ahmed, feu Benegouche Abdelkader, feu Harchouche Abdelkader, Kerdjadja Maâmar, feu Addad Lakhdar, Yahi M'hamed , feu Benkhriss Khelifa, Bessiri Ahmed, feu Chaoui Ahmed et Zerrouki M'hamed qui ont voulu prouver au colonisateur et au monde libre que l'Algérie se devait et pouvait s'opposer aux forces du mal d'une manière pacifique. Et c'est dans cet état de fait que ce groupe d'hommes valeureux a décidé de fonder l'Association sportive orléansvilloise (ASO) le 13 juin 1947. Ils allaient à leur manière se battre contre l'usurpateur pour mobiliser la population de la région d'Orléansville sous le couvert du football et leur inculquer l'indispensable esprit nationaliste et prouver aussi la capacité et l'énergie des Algériens souvent, considérés, comme des moins que rien par l'ennemi de l'époque. Autre raison et autre objectif des dirigeants de l'ASO, faire face à l'existence d'un autre club colonial dénommé Groupement sportif orléansvillois (GSO) qui avait un grand soutien moral et financier aussi bien de la part de la population que des autorités locales. Quant aux ressources financières de l'ASO, elles se résumaient à quelques quêtes auprès des commerçants musulmans de la ville ou bien aux participations des membres du conseil d'administration. La devise de ces futures nationalistes était de jouer non pas pour la gloire ou l'argent mais pour rendre l'honneur bafoué aux Algériens. De véritables héros étaient nés. Bien sûr, pour les autorités de l'époque, cette ASO constituait un danger réel, et pour les colons et pour le GSO. En prenant le taureau par les cornes, le maire d'Orléansville Bisgam Zeiglia avait surnommé l'ASO : Armée secrète orléansvilloise tellement il craignait cette modeste équipe. L'histoire lui a donné raison. Malgré plusieurs contraintes morales physiques et financières, l'ASO démarra en trombe le championnat de troisième division au cours de la saison 47/48 et terminera en deuxième position derrière un des ténors l'Olympique d'Affreville (El Khemis). Durant l'année suivante, en 48/49, l'ASO créa l'exploit de fort belle manière ; autrement dit, champion de la 3e division et accéda en 2e division. En 49/50, l'ASO renouvelle son exploit en s'adjugeant le titre de champion de la 2e division. Ce qui l'emmènera en première division pour la saison 50/51. Au mois de septembre 1954, un séisme endommage gravement la ville. Tous les secteurs d'activité se retrouvent paralysés et bien sûr le domaine sportif n'y échappa pas. L'ASO fut contrainte d'interrompre la compétition au cours de la même année. Le 1er novembre 1954, la terre algérienne trembla une nouvelle fois. Mais cette fois ci par les premiers coups de feu tirés par les éléments du Front de libération nationale. Le FLN, un sigle qui allait faire trembler le colonialisme français. En 1955, l'ASO reçut l'ordre de cesser toute participation aux activités sportives. La saison fut donc terminée pour l'équipe des futurs Lions de la plaine du Chéliff. En obéissant aux ordres du FLN, tous les dirigeants et membres actifs de l'ASO furent arrêtés en 1956. En 1957, les autorités coloniales de l'époque décidèrent d'investir le siège de l'ASO et firent main basse sur tout ce qui s'y trouvait (photos, coupes, fanions, archives ; bref, tout le passé du club de la ville). Rien de tout cela ne sera plus jamais récupéré. Bibi Abdelkader, Choucha Mohamed, Sahli Maâmar, Belkacemi Bensalah, Boumansoura Houcine, Ferdji Abdelkader, Dahmani Mohammed, Yahi M'hamed et Arab Abdelkader qui faisaient partie de l'ASO durent payer de leur vie leur participation à la lutte pour l'indépendance et ont laissé à la ville de Chlef le souvenir d'hommes qui n'avaient pas peur de la mort car ils étaient conscients et convaincus de la justesse de leur combat. Le 5 juillet 1962, l'Algérie sort de sa terrible guerre de libération... Les sacrifices consentis ont été lourds de conséquences dans tous les domaines, mais le peuple algérien retrouve sa liberté. Comme chaque famille algérienne, l'ASO a payé un lourd tribut afin de perpétuer le flambeau de la liberté, de l'honneur et de la dignité. Le message laissé par les anciens était que la solidarité, le sacrifice et l'amour pour les couleurs du club se perpétuent au fil des ans. Dans le début de la première saison qui suivit l'indépendance (1962/1963), l'ASO se réorganise pour changer son appellation. En effet, Orléansville disparaît pour devenir El Asnam. Une autre génération succédera en prenant la relève de l'équipe de la révolution présidée par Houari Belkacem, et composée de Maïmoune, gardien de but, feu Belaïd Abdelkader décédé il y a quinze jours, Douibi, Fadlaoui, Zaïri et la liste est longue. L'ASO a connu d'autres générations qui ont dignement représenté le football chélifien comme celle de 1977 où feu Maâzouza alors entraîneur lança de jeunes joueurs juniors promus en seniors et qui a misé sur eux et qui sont les Belaïd Bouali, Abou Ahmed, Touati et bien sûr Meksi, Bouhella, Bouhadi, Abdi et d'autres qui étaient déjà en seniors. L'année 1979 verra l'apparition des Megharia, Belgherbi, Medouar, découverts par l'entraîneur Shaïlia. Le 10 octobre 1980, alors que l'ASO était en déplacement à El-Harrach, le score était en faveur des Asnamis 2-1. Un violent tremblement de terre a ravagé la wilaya d'El Asnam. Les Chélifiens ont déjà goûté à la saveur d'un doublé en 1986-1987, mais avec les juniors, leaders en championnat devant la JSK, qui, en outre, ont remporté le trophée national devant la même adversaire. A cette époque, les juniors avaient pour noms, Benali, Talis, Hamadou, Bensalah, Mebarki, et bien d'autres drivés par le technicien Bekakcha Messaoud. L'année qui a suivi verra les mêmes juniors drivés par Belaïd Ahmed s'incliner en finale de la Coupe d'Algérie aux tirs aux buts face à l'ASM Oran. En 1992, l'ASO arrive en finale perdue à Oran face à la JSK. L'ASO version Medouar. Depuis 1997 et à ce jour, c'est son troisième mandat, Medouar a fait le bonheur des Chélifiens, il fut président et l'ASO a connu deux fois l'accession. La dernière est récente, en 2002, et par manque de moyens, l'ASO se classa 13e avec l'entraîneur Slimani, la saison 2003-2004 avec l'arrivée de l'entraîneur Amrani. Le niveau de jeu de l'équipe s'est nettement amélioré, l'équipe se classe en 8e position. Lors de cette saison, l'ASO procéda à un recrutement modeste mais judicieux. Elle aurait pu jouer les premiers rôles du championnat, mais les joueurs avaient l'esprit ailleurs (à la coupe), d'ailleurs ils remportèrent le trophée de la Coupe d'Algérie face à l'USM Sétif, un club de 3e Division sur le score de 1 but 0. Ce premier titre a contraint le boss Medouar de procéder à quelques recrutements tout en préservant du même staff technique sous la houlette de Abdelkader Amrani pour la quatrième année consécutive afin de rivaliser avec les grandes équipes où décrocher une place qui lui permettra une participation arabe où africaine. La formation chélifienne a donc participé à la coupe de la confédération africaine de football où elle a affronté la coriace formation sénégalaise les Douane de Dakar qui a écarté la formation de l'ASO dans le tour préliminaire. Cette élimination précoce n'a pas affecté les coéquipiers de Messaoud qui ont pu terminer le championnat de la même année 2006 à la 3ème place,ce qui leur a permis une nouvelle participation africaine. Mais au tour des 16ème de finale ils ont été éliminés par la formation du Hilal Soudani. En 2007 - 2008, la formation chélifienne a connu le départ de l'entraîneur Abdelkader Amrani et il a été remplacé par un autre grand coach, en l'occurrence Rachid Belhout avec d'autres ambitions. En effet, les Lions du Chéliff ont terminé pour la première dans l'histoire du club à la seconde place au classement général derrière la JSK. Le coach Belhout est connu par son honnêteté et son esprit sportif. Durant la saison d'après les lions du Chéliff ont bien démarré la ligue des champions en écartant dans leur passage la formation Coton Sport du Cameroun, mais ils n'ont pas pu surpasser le cap des Tunisiens de l'Etoile de Sahel comme ils n'ont pas pu convaincre leur coach à rempiler en fin de saison. La direction a conclu avec le Palestinien Hadj Mansour pour driver l'équipe mais suite à la série de mauvais résultats il cède sa place au coach Abdelkader Amrani avant que celui-ci ne quitte de nouveau la barre technique et sera remplacé par Ahmed Slimani qui était le sixième entraîneur à la tête de la barre technique chélifienne en trois ans soit un entraîneur pour chaque phase. Après la politique de rajeunissement de l'équipe qui n'a rien donné, le président Medouar a opté pour le recrutement de joueurs expérimentés à l'image de Djediat, Abdeslam, Zazou, Ghalem et Melouli qui sont une véritable armada et mettre à la tête de la barre technique un grand entraîneur à l'image de Meziane Ighil connu par sa grande expérience et son savoir faire. Il a pu ramener à Chlef le premier trophée de champion d'Algérie dans l'histoire du club et qui a coïncidé avec la même date du trophée de la coupe d'Algérie un certain 21 juin 2005. Six ans après jour pour jour, les Chélifiens ont remporté le titre de champion d'Algérie.