«Chantier interdit au public» Ce panneau planté à l'entrée de la gare d'El Hamma du métro d'Alger n'a plus sa raison d'être. En effet, jeudi en fin d'après-midi, le «public» s'est promené en long et en large dans cette station située dans une zone stratégique, permettant aux futurs voyageurs de se rendre rapidement entre autres à la Bibliothèque nationale, l'hôtel Sofitel, Laâkiba, le lycée technique de Belcourt, le stade 20-Août-1955, l'entrée sud du Jardin d'Essais et le complexe de Riadh El Fath par téléphérique. La visite, ouverte de 16h à 19h, a été organisée dans le cadre d'un «plan de communication». A quelques moments de l'inauguration, des familles attendaient impatiemment de l'autre côté de la rue, scrutant les centaines de gens qui se dirigeaient vers le Jardin d'Essais. Les plus âgés, ayant déjà fréquenté les métros ailleurs, en France surtout, voulaient refaire l'expérience chez eux. Ils voulaient aussi montrer aux siens à quoi rassemble exactement ce qu'ils pensaient être un «ver de terre». Tout le monde se précipite vers la bouche du métro encore entourée d'une clôture métallique. Le métro, cela fait trente ans depuis qu'on en parle et ce n'est que maintenant que le public à droit d'y accéder librement pour satisfaire sa curiosité. La visite tourne court et les nombreux curieux restent sur leur faim. Selon le ministre des Transports Amar Tou, le métro serait inauguré par le président de la République en novembre prochain, en fonction de son agenda. En ouvrant la station d'El Hamma aux visiteurs, en attendant les trois autres (la Grande-Poste, Khelifa-Boukhalfa et les Fusillés), les chargés du projet ont réussi à faire comprendre à une population un peu lasse que le métro est devenu une réalité et que son entrée en exploitation était une question de mois seulement. Reste maintenant à connaître les tarifs. Les personnes interrogées à ce sujet jeudi à El Hamma avancent des prix uniques variant entre 20 et 30 DA par personne. «Je pense que le ticket doit être arrêté à 20 DA. Le métro est fait pour transporter surtout les travailleurs», indique-t-on. Un retraité, habitué des métros en Europe, pense qu'un ticket à 20 DA ne suffit pas à régler toutes les dépenses de gestion.