Les familles des 17 marins algériens otages de pirates somaliens ne baissent pas les bras. Décidées à aller jusqu'au bout de leur action, elles tiennent aujourd'hui leur 3e rassemblement à Alger depuis le début du mois sacré du Ramadhan. Après la Grande Poste et la place des Martyrs, les familles ont choisi cette fois-ci la place Emir Abdelkader, au centre d'Alger, pour alerter «la conscience citoyenne», sur la souffrance aussi bien morale que physique qu'elles endurent depuis bientôt 8 mois. «Rien de nouveau par rapport au sort de nos parents», nous a indiqué hier Fouzi Aït Ramdane, porte-parole des familles et fils d'un des otages qui tient à préciser qu'aucune campagne ou collecte de dons destinés à payer la rançon pour la libération des otages n'a été entreprise par les familles «qui ne savent même pas si une rançon a été demandée et quel serait son montant». Une rumeur selon lui «destinée à déstabiliser les familles et entamer par là même leur mobilisation pour la libération des leurs». S'il est vrai que les familles des otages du MV Blida, après avoir «épuisé» les voies de recours habituelles en sollicitant aussi bien les autorités concernées (Présidence, ministère des AE, ministère des Transports…), que la Cnan, l'ambassade de Jordanie ou encore la compagnie IBC, en vain, ont décidé de «jeter leur cause dans la rue», ce n'est pas pour autant qu'elles sont prêtes à compromettre les chances de libération des leurs et signer leur arrêt de mort en s'aventurant dans un terrain miné qui n'est nullement de leur ressort. «Les familles ne font pas de politique», nous avaient déjà déclaré lors des précédents rassemblements plusieurs parents qui avaient rappelé à ce sujet que l'Algérie est l'un des pays précurseurs de l'idée de non-payement de rançons. Ce volet est du ressort de la diplomatie algérienne, ou mieux, du président de la République qu'interpellent les familles à chaque rassemblement. Si les familles ont sollicité l'aide des citoyens, «c'est surtout pour nous donner un coup de pouce en vue de faire réagir les pouvoirs publics, jusque-là absents», nous a déclaré Fouzi Aït Ramdane, rappelant les multiples sollicitations sans suite. 8 mois après l'acte de piraterie en haute mer, dont a été victime le vraquier MV Blida, battant pavillon algérien, alors qu'il se dirigeait vers le port de Mombasa au Kenya avec à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne, les familles sont toujours inquiètes d'autant que de folles rumeurs ont circulé prétendant la mort d'un des otages algériens dont l'état de santé, il est vrai, à en croire les familles, est «très critique». Le ministère des Affaires étrangères avait démenti l'information tout en rappelant qu'il suit le dossier «avec une attention soutenue», et dans la discrétion «requise». Sceptiques, les familles attendent le dénouement d'autant que le Ramadhan constitue un élément supplémentaire d'inquiétude.