En convalescence à Ryadh, où il a été hospitalisé le 4 juin au lendemain d'une attaque contre son palais à Sanaa, M. Saleh, qui avait refusé de signer le plan des pays du Golfe malgré les pressions internationales, a autorisé lundi son adjoint à signer un accord initié par les pays du Golfe après le lancement du dialogue avec l'opposition pour fixer le calendrier et transférer le pouvoir, a rapporté l'agence de presse Saba. «Nous avons décidé d'accorder au vice-président Abd-Rabbu Mansour Hadi l'autorité constitutionnelle nécessaire pour signer l'initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG)», a rapporté Saba, citant un décret publié par le président Saleh. «M. Hadi devrait signer l'initiative du CCG après le lancement d'un dialogue avec les partis de l'opposition qui ont signé une initiative pour fixer un calendrier et un mécanisme entendus pour appliquer l'accord de transfert des pouvoirs», selon le décret. «L'initiative du CCG doit être appliquée sous la supervision de la communauté régionale et internationale, afin d'éliminer les tensions politiques et sécuritaires et d'assurer l'organisation des élections présidentielles anticipées qui garantit la transition du pouvoir pacifique et démocratique», selon le texte. Des manifestants anti-gouvernementaux s'était rassemblés hier sur la place du Changement à Sanaa, capitale du Yémen, pour réclamer un transfert immédiat du pouvoir. Cette manifestation répond à l'appel des «Jeunes de la révolution» qui ont déclenché, fin janvier, un mouvement de contestation contre le président Ali Abdallah Saleh. Elle a lieu au lendemain de la décision du président Saleh de charger son vice-président de négocier avec l'opposition un transfert du pouvoir, conformément à un plan du Golfe qu'il rejetait jusqu'à présent. «Les jeunes refusent catégoriquement les manœuvres et réclament le départ immédiat des restes du régime de Saleh», affirment-ils dans un communiqué. L'accord du CCG stipule que M. Saleh doit démissionner dans 30 jours et remettre le pouvoir au vice-président, qui formera ensuite le gouvernement national dirigé par l'opposition et organisera des élections présidentielles dans 60 jours. La décision de M. Saleh a été prise après sa rencontre, jeudi, à Riyad avec une équipe juridique du parti au pouvoir, qui a proposé un calendrier de 90 jours pour la démission de M. Saleh en se basant sur l'accord du CCG. Le Yémen traverse une crise politique depuis janvier, depuis que les manifestants demandent la fin de 33 années de règne de M. Saleh.