La salle de réanimation du service des urgences de l'hôpital de Bordj Bou Arréridj a été saccagée par deux jeunes dont le père venait d'y mourir. Les deux jeunes, qui ont appris le décès de leur père, se sont attaqué à tout ce qui était dans le bloc, portes, lits, bureaux... Leur père avait été admis dans ce service à la suite d'un accident de la circulation. Il a été fauché par une moto, le 6 septembre dernier, et son état ne cessait de se dégrader malgré les efforts des médecins. Il a rendu l'âme hier à une heure du matin. La famille de la victime n'était pas de cet avis. Selon elle, le personnel était responsable. Les policiers sont intervenus pour arrêter les agresseurs non sans mal d'ailleurs. Le personnel n'a pas manqué de réagir en organisant un sit-in devant la direction de l'hôpital pour réclamer des mesures contre ce genre de situation. Ils ont dénoncé l'insécurité qui règne à l'hôpital. Un orthopédiste a été agressé dans son bureau, ont-ils rappelé, avant de souligner que les agressions verbales et physiques sont monnaie courante à l'hôpital. Selon eux, les accompagnateurs des malades compliquent le travail des médecins et des agents paramédicaux. Ces derniers ont repris le travail, mais la consternation se lisait sur leurs visages. Ils attendent les résultats de la réunion entre la direction et les syndicats pour examiner ces mesures. Par ailleurs, une plainte a été déposée au niveau de la justice. Mais pour beaucoup d'observateurs ce qui s'est passé hier n'est qu'un élément dans une liste longue des lacunes dont souffre la structure. Le changement du directeur n'a pas apporté la stabilité souhaitée. A l'instar du secteur, l'hôpital de Bordj Bou Arréridj n'a jamais été aussi malade. Le manque de confiance entre les différents partenaires en est la meilleure manifestation.