Le président palestinien Mahmoud Abbas, de retour hier à Ramallah, a déclaré qu'il ne reprendrait pas les négociations avec Israël sans «un arrêt complet» de la colonisation israélienne. «Il n'y aura pas de négociations sans légitimité internationale ni un arrêt complet de la colonisation» israélienne, a déclaré M. Abbas devant une foule de partisans à son retour de New York, où il a présenté, vendredi, la demande historique d'adhésion d'un Etat de Palestine à l'ONU. Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, UE, ONU et Russie) a proposé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des pourparlers de paix avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012. Mais cette proposition que doit «étudier» la direction palestinienne dans les prochains jours, ne mentionne pas explicitement le gel de la colonisation réclamé par les Palestiniens. M. Abbas veut aussi que toute reprise des négociations de paix avec Israël soit basée sur les lignes du 4 juin 1967, c'est à dire délimitant un futur Etat de Palestine qui comprendrait la Cisjordanie, la bande de Ghaza et Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire leur capitale. Le dirigeant palestinien, 76 ans, s'est fait ovationner par des milliers de personnes à son arrivée dans le centre de Ramallah, en provenance des Etats-Unis, après une escale de 24 heures à Amman. En entrant dans la Mouqataa, le siège de la présidence de l'Autorité palestinienne, M. Abbas s'est aussitôt rendu au tombeau de l'ancien chef historique du mouvement national palestinien Yasser Arafat, avant de prononcer un bref mais émouvant discours. «Nous sommes allés à l'ONU en portant vos espoirs, vos rêves, vos ambitions, vos souffrances, votre vision et votre désir pour un Etat palestinien indépendant», a-t-il dit, interrompu à plusieurs reprises par des acclamations. «Le peuple veut un Etat palestinien», a scandé la foule en répondant au président Abbas, pour lequel un accueil de «héros» avait été préparé après sa requête à l'ONU.