Les 25, 26 et 27 octobre, toutes les affaires enrôlées par les tribunaux et cours implantés sur le territoire national seront renvoyées. C'est, en définitive, la résultante de la décision de débrayage qui a sanctionné les débats entretenus durant ce conseil extraordinaire des avocats qui s'est tenu les 14 et 15 octobre à Béjaïa (université Abderrahmane Mira). Une commission composée de 15 membres a été mise en place pour rédiger les recommandations de ce conseil qui a regroupé tous les bâtonniers d'Algérie, à leur tête Me Lenouar Mustapha, bâtonnier national (union nationale des barreaux algériens) qui a confirmé le recours au débrayage décrété par les avocats en signe de réprobation vis-à-vis de certains articles contenus dans le nouveau statut. A cet effet et après des débats houleux, la majorité a prôné l'amendement du statut. Le retrait du statut revendiqué par une minorité, dont le bâtonnat d'Alger, a été rejeté unanimement. Selon un des avocats présents, «le rejet du statut proposé par le bâtonnier d'Alger a été rejeté par l'ensemble des bâtonniers qui ont préféré opter pour l'amendement du statut», ajoutant que «cette décision a suscité l'ire du bâtonnier d'Alger». Dans un communiqué transmis par le bâtonnat national, il est indiqué que «suite à l'allocution du bâtonnier national et suite aux interventions des autres bâtonniers relevant des diverses régions du pays, 9 recommandations ont été retenues et sanctionnées dans un PV». A ce titre, «la majorité des participants ont exigé un amendement du statut inhérent à la fonction d'avocat du fait que certains articles portent atteinte à la défense et à sa liberté reconnues universellement et constitutionnellement» et de ce fait «exigent la constitution d'une commission en charge de sanctionner les amendements sous l'égide de l'union nationale des barreaux». La troisième recommandation a trait «au gel de l'aide juridique du 25 octobre jusqu'à la parution d'un décret portant rectification et concernant toutes les affaires». En outre, les avocats ont également demandé «la révision à la baisse de la TVA à hauteur de 5% et la révision des textes relatifs à la retraite des avocats». Dans une des recommandations, les avocats demandent des «garanties quant à la participation de la défense à l'élaboration de la plateforme relative aux droits de l'homme et à la liberté, et plus exactement celle relative au code des sanctions et aux procédures pénales algériennes conformément aux directives de la commission nationale de la réforme judiciaire et de la justice». Dans un des passages de ces recommandations, il est clairement indiqué «le boycott de toutes les audiences durant trois jours en signe de protestation et de dénonciation des conditions défavorables dans lesquelles évoluent les avocats algériens». Le communiqué finit par révéler que «la commission du conseil extraordinaire demeure ouverte à toutes les propositions en attente de l'acceptation des amendement exigés», ajoutant que «la commission, dans le cas de non-satisfaction des recommandations, sera dans l'obligation de recourir à d'autres actions».