Le jeune avocat de Ouargla, Abdellah Kebaïli, 25 ans, qui s'est immolé le 14 novembre à l'intérieur des locaux de la direction de l'emploi de la wilaya de Ouargla pour protester contre son «statut» de chômeur, a succombé à ses blessures hier matin à 10h au Centre des brûlés du CHU de Douéra (Alger), a-t-on appris. Madani El Madani, membre et militant de la section locale de la ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), joint hier par nos soins, nous a confirmé l'information, regrettant que le jeune avocat qui a rendu l'âme ait succombé «à cause d'une prise en charge tardive». La victime n'a pas été transférée à temps vers la capitale, explique notre interlocuteur, affirmant que n'était l'intervention des membres de sa famille aidés par les militants de la LADDH, l'avocat n'aurait même pas été transféré par avion vers Alger, malgré les complications de son état de santé. Relatant les conditions qui ont poussé le jeune avocat à commettre l'irréparable au sein d'une direction de l'emploi «qui n'a de direction que le nom», comme nous l'avons nous-mêmes constaté en juin dernier, Madani Madani affirmera qu'au moment où la victime s'immolait, «il n'y avait même pas d'extincteur dans tous les locaux de ladite direction» située dans une cité dite administrative qui, il est vrai, ne répond à aucune norme de sécurité. La dépouille du jeune avocat se trouve encore à la morgue du centre des brûlés où il été hospitalisé. Son transfert vers Ouargla ne peut, selon notre source, se faire dans l'immédiat «car il y a beaucoup de démarches à faire, en plus de l'absence sur place des membres de sa famille seuls à même de les effectuer». Avocat de formation, le jeune Abdellah, ayant frappé à toutes les portes en vain, s'est donné la mort par immolation le 14 novembre dans le bureau du directeur de l'emploi. «Le cas de Abdellah, pourtant détenteur d'une licence en droit et d'un Capa (certificat d'aptitude à la profession d'avocat) confirme la hogra dont sont victimes les chômeurs de Ouargla, et les agissements malsains d'une administration que nous avons toujours dénoncés», explique notre interlocuteur, qui affirmera que la nouvelle du décès du jeune avocat ne manquera pas de relancer la protesta «malgré les appels au calme», avertit notre interlocuteur qui rappelle la «colère» des chômeurs le jour où la victime s'était immolée par le feu. La tension demeure palpable dans cette ville du sud.