Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) condamne ce qu'il qualifie de «manipulation et tentative de maintenir le statu quo» à travers un certain nombre d'amendements au projet, notamment celles portant code de l'information, intégration des femmes dans les instances élues, partis politiques et associations dans une partition réglée d'avance. «Une répartition des rôles entre un exécutif contraint de proposer des réformes politiques, des «élus» de la majorité instruits pour en réduire la portée et des parlementaires zélés quémandant – une première dans les annales d'un pouvoir législatif dans le monde – l'intervention du chef de l'Etat pour légiférer par ordonnance», lit-on dans le communiqué rendu public par cette organisation politique. Le RCD s'est déclaré étonné de l'«arsenal de la contrebande» dans le projet de loi portant code de l'information, en précisant que «les règles universelles régissant les médias en démocratie sont connues. Il s'agit de proscrire l'apologie de la violence et les discriminations ethniques, sexistes, raciales ou religieuses, assurer le droit de réponse et protéger la vie privée des personnes, des normes qui suffisent à baliser un exercice efficient et équilibré de l'information. Saïd Sadi, président du parti, a estimé que «ces normes sont suffisantes pour garantir l'exercice de l'information efficace et équilibrée». Dans le même document, le RCD explique que le pouvoir vise à travers les nouveaux projets de loi à «polluer la scène médiatique par l'encouragement des titres exerçant à la limite de la délinquance, réceptacles de la publicité institutionnelle toujours sous monopole, et reconduite au détriment du segment le plus sain du monde de la presse». Le RCD qui a fait durant les années précédentes des propositions pour la mise en place d'un conseil supérieur de l'audiovisuel indépendant qui garantisse l'impartialité des chaînes publiques et leur respect du pluralisme, a été parasité par «la création d'une autorité de régulation dont la composante est désignée et les délibérations soumises au fait du prince». L'accès à l'ouverture du champ audiovisuel est, selon le même communiqué, hypothéqué par les ambiguïtés d'un code qui ouvre la voie à toutes les interprétations. «La déconnexion des décideurs à l'origine du divorce de la société et de l'Etat» Le document ajoute que garder en l'état un code de la famille archaïque et déplorer la faible visibilité de la femme dans la sphère politique relève du «cynisme». Selon les signataires, «annoncer une réforme sur la loi régissant les partis et doper des groupes notoirement connus comme débris des services spéciaux confirment la volonté de maintenir l'opacité et la corruption comme code dominant dans la conception de la vie politique». Le RCD estime, également, que le fait de réduire encore plus les prérogatives de l'élu local «témoigne de l'irresponsabilité et de la déconnexion des décideurs devant la dégradation des conditions de vie de l'Algérien et du divorce de la société et de l'Etat». Pour le RCD, les réformes politiques et sociales ne peuvent venir d'institutions issues des fraudes électorales. Les effets d'annonce destinés à la communauté internationale sont quotidiennement démentis par les décisions et pratiques prises à l'intérieur du pays, précise le communiqué. Le RCD conclut que «la surveillance internationale massive des élections est une des conditions à même de pouvoir rétablir la confiance citoyenne et d'assurer une mobilisation conséquente de l'électorat».