Les forces de l'ordre, affublées du qualificatif de «forces de répression», n'ont pas attendu les déclarations du ministre de l'Intérieur qui a annoncé l'interdiction des rassemblements et autres attroupements devant les édifices publics pour agir. Les adjoints d'éducation et les contractuels l'ont vérifié à leurs dépens. Des arrestations et une bastonnade systématique ont fait réagir le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), qui dénonce ces pratiques d'«un autre âge et appelle les pouvoirs publics, le président de la République en tête, à y mettre fin». «La violence de l'agression, œuvre des forces de l'ordre dont a été l'objet le corps des adjoints d'éducation, et dont le but est de faire avorter leur rassemblement devant l'édifice du ministère de l'Education ne peut être justifiée. Elle témoigne par contre du rôle de la tutelle qui néglige les revendications légitimes des adjoints d'éducation et procède à des intimidations et autres arrestations», dénonce la coordination des adjoints d'éducation qui compte plus de 45 000 adhérents, affiliée au SNTE, dans un communiqué rendu public hier, à l'issue du rassemblement des mêmes adjoints devant la présidence de la République réprimé par les forces de l'ordre. Les adjoints ont été obligés de se rabattre sur le siège du ministère aux Annassers. Une dizaine d'animateurs de la coordination des adjoints ont été arrêtés puis relâchés, dont le coordinateur, Mourad Fertaki, nous apprend M. Aït Hamouda du SNTE. Des copies du document ont été adressées au président de la République, à celui de l'APN ainsi qu»au président de l'instance chargée de la protection des droits de l'homme, la CNCPPDH, Farouk Ksentini. «Les protestataires considèrent cette agression sans précédent comme une politique d'exclusion de la tutelle contre la coordination nationale des adjoints d'éducation affiliée au SNTE et leurs revendications socioprofessionnelles somme toutes simples», écrivent les rédacteurs du communiqué qui dénoncent dans le même document la politique «étrange» adoptée par le ministère de l'Education qui refuse selon eux de concrétiser ses engagements «annoncés le 17 septembre 2009 à partir de Tizi Ouzou et le 11 septembre 2011 à partir de Tindouf à propos de la classification et de la promotion». Pour le SNTE qui «rejette» aussi la première mouture du statut particulier de l'éducation, le ministère de tutelle est en train d'envenimer la situation. «Nous allons revenir à la charge», promet Abdelkrim Aït Hamouda, dans une déclaration au Temps d'Algérie, rappelant la grève des corps communs prévue pour le 9 janvier. «Nous allons investir la capitale», menace-t-il avant de faire porter le chapeau à Benbouzid, coupable selon lui de négligence à l'encontre des adjoints d'éducation dont les deux principales revendications ont trait à la classification et au droit à la promotion, «promis» par le ministre de l'Education. Rassemblement le 25 décembre des contractuels devant la présidence Par ailleurs, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), annonce «un mouvement de protestation» pour le 25 décembre devant la présidence de la République. «Après la réunion des 19 et 20 décembre des enseignants contractuels pour l'évaluation des mouvements de protestation, des arrestations et agressions dont ont été victimes l'ensemble des protestataires, la situation de contractuels non concernés par l'intégration malgré l'existence d'une décision présidentielle», le Snapap a décidé d'organiser une journée de protestation devant la présidence de la République, le 25 décembre, lit-on dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Le Snapap qui rappelle le sit-in tenu devant la présidence pendant 13 jours au début de l'année en cours exige de la tutelle «une copie de l'instruction présidentielle» et l'intégration de l'ensemble des enseignants contractuels. Le ton est donné. La tutelle est «avertie».