Après avoir été interdits d'organiser leur sit-in devant la présidence de la République, les contractuels de l'éducation se sont rassemblés, encore une fois hier, et malgré le cordon sécuritaire mis en place, devant l'annexe du ministère de l'Education au Ruisseau. «Nous n'allons pas nous laisser intimider. Nous allons poursuivre notre mouvement de contestation, jusqu'à satisfaction de nos doléances, à savoir l'intégration dans des postes stables. Chacun de nous cumule au moins trois ans d'expérience dans le domaine de l'éducation nationale. J'estime que c'est un droit», a précisé, M. Moussa Gouasmia, porte-parole du Conseil national des enseignants contractuels affilié au Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), ajoutant : «Nous avons tenté d'observer un rassemblement à El Mouradia hier (samedi), mais notre sit-in a avorté, à cause de l'important dispositif sécuritaire». M. Gouasmia poursuit : «Toutes les portes nous ont été fermées. Nous ne savons plus quoi faire. Nous resterons ici, malgré l'interdiction de regroupement», a-t-il dénoncé. Les contractuels de l'éducation, qui ont entamé leur sit-in ouvert depuis le début du mois en cours, ont été interpellés par les forces de l'ordre avant-hier, alors qu'ils se préparaient à se rendre à El Mouradia. Plus d'une centaine ont été conduit au commissariat de police d'Aïn Naâdja et de Belouizdad pour être entendus, avant d'être reconduits à la gare routière de Kharrouba, rejoindre par la force leurs wilayas respectives. Ces «intimidations perpétuelles», a précisé l'intervenant, n'ont pas réussi à dissuader les contestataires, déterminés à exposer leurs problèmes au plus haut niveau. A rappeler que la protestation de la corporation a débuté en mars dernier, mais le mouvement a été suspendu après la validation, par le Premier ministre, de la décision portant l'intégration de tous les contractuels. De ce chiffre, 26.000 ont vu leur situation régularisée, alors que près 3000 autres ont été exclus de cette opération. Ces derniers sont montés au créneau au début de l'année scolaire, pour exiger le respect du décret présidentiel. Par la suite, une décision ministérielle portant intégration de l'ensemble des contractuels est venue apaiser la situation. Actuellement, près de 2000 contractuels ont été écartés de l'opération. Ces derniers crient à l'injustice et appellent à l'équité. De Laghouat où il s'était rendu lors de la visite du président de la République, Boubekeur Benbouzid a affiché un niet à la revendication des contractuels, en déclarant que «le dossier des contractuels est définitivement clos avec l'intégration de 30 000 contractuels», en ajoutant «il est désormais hors de question de recruter des agronomes pour enseigner».