L'opérateur allemand Linde Gas, qui a repris le capital de l'Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), dont l'activité principale est la production et la commercialisation des gaz industriels et médicaux, a augmenté les prix de ses produits de manière «exagérée», selon les utilisateurs. Hier, une protestation a été observée par les patients et des clients devant le siège de l'entreprise dans la zone industrielle Palma de Constantine. En effet, la société est le principal fournisseur des gaz médicaux. Ces gaz sont principalement l'oxygène médical, utilisé dans les insuffisances respiratoires, le protoxyde d'azote médicinal utilisé dans l'anesthésie, ainsi que d'autres gaz médicaux qui participent aux soins comme le dioxyde de carbone utilisé dans la cœlioscopie. La société est dotée d'un point de vente qui fournit directement aux malades, munis d'ordonnances, les bouteilles d'oxygène. Le prix d'une bouteille de 8 mètres cubes est passé de 195 DA à 1700 DA soit 800%. Les clients se sont manifestés donc depuis hier dénonçant cette augmentation des prix et s'en sont pris au personnel de la société. De leur coté, la direction, refusant toute intervention ou commentaire sur la gamme concernée par les augmentations, a déclaré toutefois que ces hausses ont été décidées par la direction centrale à Alger depuis le mois d'octobre 2011 et qu'elles devaient prendre effet à partir du 1er janvier 2012. Face à cette situation, on apprend que le directeur central sera dépêché à Constantine dimanche pour trouver un terrain d'entente. De leur côté, les patients n'ont pas l'intention de lâcher prise et ont décidé de maintenir leur protestation devant le siège en observant un sit-in. «Il y va de notre vie», témoigne l'un des contestataires, indigné par cette augmentation de 800%. «L'oxygène est notre vie. Nous sommes liés à ces bouteilles au moins trois fois par semaine. Comment les simples agents qui touchent moins du Smig arriveront-ils à s'en procurer ?», crie-t-il en brandissant une banderole où il est mentionné «Nouveau prix, c'est la mort». Sur un autre volet, il y a lieu de préciser que le groupe allemand, qui s'est intéressé à l'ENGI en bénéficiant de ses structures, les a réhabilitées en les modernisant, en plus du développement des outils et des méthodes de gestion afin de diversifier la production, surtout que l'entreprise algérienne possédait sept unités de production situées à Réghaïa, Arzew, Annaba et Constantine. Linde Gas a signé deux contrats pour deux projets de partenariat avant d'acquérir l'Entreprise nationale algérienne des gaz industriels, dont un contrat avec cette dernière à Hassi Messaoud pour produire le gaz industriel et un second avec Sonatrach en investissant 85 millions d'euros pour produire de l'hélium.