Une quantité de 8800 comprimés de Viagra a été saisie par le Groupement des gardes-frontières (GGF) de Maghnia, ville frontalière avec le Maroc, relevant de la wilaya de Tlemcen. Cette quantité, récupérée auprès de contrebandiers, nombreux à sévir au niveau de cette localité, était initialement destinée à être écoulée au Maroc, souligne le commandement du GGF de Maghnia dans son bilan des activités de l'année écoulée dont Le Temps d'Algérie a obtenu une copie. Le document renseigne sur l'ampleur du fléau de la contrebande qui se déploie manifestement et travers toutes ces filières au niveau de ladite localité. Carburant, produits alimentaires et cosmétiques, pièces de rechange, appareils électroménagers, téléphones portables, vêtements, médicaments, arbres fruitiers, munitions…, toutes sortes de produits commercialisés à Maghnia, réputée en tant que plaque tournante de la contrebande, sont accaparés par les trafiquants pour l'acheminer frauduleusement au Maroc, où la marchandise algérienne est vendue à bas prix. En 2011, les actions de lutte menées par les gardes-frontières se sont traduites par le traitement de plus de 1000 affaires de contrebande. Près d'une tonne et demie de kif traité a été en outre saisie durant la même période. A propos de la lutte contre la drogue, les éléments du GGF étaient parvenus à récupérer, au début de ce mois, près d'une cinquantaine de kilos de kif traité au sujet de laquelle le premier responsable en poste à Maghnia a tenu d'insister sur sa valeur qui est de qualité supérieure. En plus de la contrebande et du trafic de drogue, les gardes-frontières de Maghnia sont également confrontés au phénomène de l'immigration clandestine. Dans ce cadre, près de 600 ressortissants étrangers de différentes nationalités se trouvant en situation irrégulière à Maghnia ont été arrêtés l'année dernière, tandis que le nombre d'immigrés clandestins ayant fait l'objet d'expulsion durant la même période a dépassé les 1500. D'autre part, vu sa proximité avec le tracé frontalier algéro-marocain, le GGF opérant à Maghnia a vu renforcer ses capacités d'intervention dans le cadre du plan du développement de la Gendarmerie nationale dont dépend la corporation des gardes-frontières. Augmentation de l'effectif et du nombre de postes de contrôle avancés érigés à même le tracé frontalier, dotation en équipements nécessaires pour assurer une lutte efficace contre la contrebande, notamment en appareils à infrarouge très recommandés pour la traque des trafiquants durant la nuit, le GGF de Mahghnia est manifestement l'un des mieux lotis en termes de moyens humains et matériels, apprend-on de son premier responsable, le lieutenant-colonel Hamdi. Ce dernier ne manquera pas de mettre l'accent sur le durcissement de la lutte au niveau de son territoire de compétence dans le sillage de laquelle le contrôle du mouvement des populations constitue, a-t-il argué, l'une des priorités pour contrecarrer la pratique de la contrebande. Dans ce cadre, «même les travailleurs des fermes agricoles situées près du tracé frontalier sont contrôlés au quotidien et leurs papiers d'identité sont gardés au niveau de nos postes de contrôle jusqu'à la fin de leur journée de travail, a-t-il indiqué.