Dans son rapport annuel sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants, rendu public mercredi, le département d'Etat américain a affirmé mercredi que «le gouvernement algérien s'attelle activement à lutter contre la drogue» tout en observant que la majeure partie des drogues transitant par l'Algérie se compose de cannabis d'origine marocaine. Le rapport annuel sur la Stratégie internationale de contrôle des stupéfiants (INCSR), publié mercredi, fait référence à l'examen des politiques nationales antidrogue adoptées par certains pays touchés par le fléau. Un rapport annuel dont le sondage concerne pas moins de 115 pays au travers duquel le département américain met en évidence les efforts consentis ainsi que les moyens logistiques déployés par les services du gouvernement algérien dans son implacable lutte contre les réseaux à l'origine du financement des nébuleuses terroristes. Le rapport souligne, ainsi, que le gouvernement algérien «s'attelle activement à résoudre le problème de la drogue avec l'augmentation des ressources consacrées à l'éducation et aux actions de sensibilisation, ainsi qu'à l'interdiction et au traitement de ce fléau». Le département américain note, par ailleurs, que «bien que les forces de sécurité algériennes concentrent leurs efforts principalement sur la lutte contre le terrorisme, les responsables deviennent de plus en plus préoccupés par le lien qui existe entre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et les trafiquants de drogue». Le document relève, en outre, que «l'Algérie constitue plus un pays de transit qu'un lieu de production ou de consommation». Le rapport met en relief que le Maroc constitue un pays où la production de cannabis n'est plus à démontrer. Dans ce sens, le rapport indique que «la plus grande partie de la drogue transitant par l'Algérie se compose de cannabis d'origine marocaine, en particulier la résine de cannabis ou haschich, et d'une quantité croissante de cocaïne sud-américaine». Le rapport indique également que «la voie maritime est le moyen le plus utilisé par les narcotrafiquants pour acheminer leurs cargaisons vers l'Europe», précisant que «d'autres quantités transitent vers le Moyen-Orient par voie terrestre via les frontières de l'Algérie qui s'étirent sur 6000 kilomètres et dont la grande partie se compose de zones larges et peu gardées au Sahara». Le département d'Etat américain relève les difficultés rencontrées par les services de sécurité algériens pour la surveillance des frontières, indiquant qu'«avec des frontières longues et poreuses avec le Maroc, le Sahara occidental, la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye et la Tunisie, il est difficile pour les forces de sécurité algériennes de débusquer et d'arrêter les contrebandiers». Tout en soulignant que «la consommation de la drogue (marijuana) n'est généralement pas un problème significatif en Algérie», le rapport met l'accent sur «une faible et croissante consommation de drogues dures, dont la cocaïne et l'héroïne», précisant que «l'Etat algérien a renforcé le nombre de structures pour le traitement de la toxicomanie, et projette des traitements ambulatoires dans chaque wilaya». La Gendarmerie nationale, la DGSN et les Douanes jugées «compétentes et efficaces» Au sujet de la lutte engagée par l'Algérie, le rapport note que «le gouvernement algérien a pris un certain nombre de mesures pour lutter contre le problème de la drogue dont une augmentation des effectifs chargés de lutter contre ce fléau, une meilleure formation et l'acquisition d'équipements plus modernes». Des mesures découlant d'une stratégie quinquennale (2011-2015) élaborée aux fins de lutter efficacement contre le fléau, notamment, en mettant en application des lois drastiques et fortement répressives. Le document souligne, dans ce sillage, que «l'Algérie fait partie des pays signataires des trois conventions de l'ONU de lutte respectivement contre le trafic illicite de stupéfiants, la corruption et la criminalité transnationale organisée». Il fait état de l'efficacité et la compétence des services de sécurité algériens, acquises au terme d'une décennie de lutte contre le terrorisme tout en mettant en exergue le rôle prépondérant joué par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) qui coordonne la politique gouvernementale de lutte contre la drogue et élabore des rapports y afférents. Dans ce sens, le rapport indique que la Gendarmerie nationale, les Douanes et la DGSN sont responsables de la mise en œuvre d'une bonne stratégie de lutte contre la contrebande et la drogue, rappelant les opérations de démantèlement de réseaux réalisées par ces corps sécuritaires.