Djamel Benabdessalem, président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), appelle la classe politique et les partis élus à la prochaine Assemblée populaire nationale (APN) à «un consensus national» pour relever le défi de la révision constitutionnelle et permettre une représentation la plus large des couches de la société. Il estime «ne pas être concerné» par «l'alliance de l'Algérie verte» des partis islamistes visant à aller en front commun lors des joutes législatives du 10 mai. «Elle ne me concerne pas. Je ne me retrouve pas dans cette alliance. En Algérie, il y a 12 partis d'obédience islamiste et ces trois partis ne sont pas les représentants de ce courant», nous a-t-il indiqué au téléphone. Pour lui, l'après-législatives est le moment opportun pour des alliances au sein du Parlement et du gouvernement. Il n'écarte pas, en cas de succès aux législatives, la possibilité de conclure des alliances avec les partis politiques de divers courants répondant à une plateforme d'objectifs et de démarches communs. A propos des préparatifs du rendez-vous du 10 mai, il affirme que le parti va présenter des listes dans 48 wilayas, dont 32 ont déjà arrêté les leurs. «Nous allons commencer le traitement de ces listes dès demain (aujourd'hui, ndlr) et les déposerons auprès de l'administration au fur et à mesure», a-t-il dit. A propos de la représentativité des femmes, le président du FAN affirme que son parti n'a rencontré aucun problème pour l'application de cette condition. «Il y a des listes dans plusieurs wilayas où il y a plus de 30% de femmes et d'autres qui vont jusqu'à 50%. Le but, c'est d'encourager les femmes à participer dans la politique et cela ne nous dérange pas du tout», a-t-il dit. Concernant ses pronostics à propos du nombre de sièges que son parti pourrait avoir dans la prochaine assemblée, il a affirmé qu'«il est très difficile de faire des prévisions mais que les choses vont être plus claires après le traitement des dossiers des candidatures et leur dépôt au niveau de l'administration». M. Benabdessalem croit en un «changement pacifique, civil, dans le cadre de la loi, en respectant le dialogue et la Constitution». Selon lui, ce changement doit concerner plusieurs aspects dont «la révision de la Constitution et plusieurs textes de loi, les politiques appliquées dans le cadre de la bonne gouvernance dans les secteurs économique, social, culturel, diplomatique et autres, le changement des mentalités où s'est ancrée la bureaucratie, ainsi que l'obligation de respecter les lois». Pour lui, cela ne constitue pas «un changement radical dans la mesure où il y a des choses positives qu'il faut préserver». La loi sur la paix et la réconciliation nationale figure parmi les lois que le FAN veut modifier. «Il y a encore des dossiers qui méritent d'être réglés, comme l'intégration de certains fonctionnaires dans leurs professions, et le dossier des victimes des terroristes.» Il estime que le code communal, le statut du wali, celui du chef de la daïra, le code pénal sont autant de textes qui nécessitent des amendements. A propos du retour à l'exercice politique des anciens dirigeants de l'ex-parti dissous, le président du FAN a dit que «ceux qui ont des problèmes doivent saisir la justice pour demander la réhabilitation en fonction des mécanismes judiciaires en vigueur» car «la Constitution donne tous les droits civils et politiques à tous les Algériens sans distinction aucune».