Pour sa première conférence de presse, animée hier à Alger, Mohamed Seddiki, président de la Commission de surveillance des législatives (CNSEL), a été harcelé par les journalistes chez qui la question du devenir de cette structure, en cas de refus de la prise en charge de ses doléances par les pouvoirs publics, revenait tel un leitmotiv. Dans sa réponse, le conférencier expliquera qu'il a adressé un dernier ultimatum au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales pour qu'il se positionne enfin sur les différentes réclamations qui lui ont été adressées par la CNSEL. Réclamations ayant trait rappelle-t-on, à l'inscription des militaires sur le fichier électoral après achèvement des délais de révision, au recours au bulletin unique comme mode de vote au prochain rendez-vous des urnes, ainsi que sur la question des moyens logistiques. La CNSEL a aussi demandé des explications «aux instances concernées après le refus de certains walis, notamment de Béjaïa et de Annaba, d'accepter des listes de candidatures», a encore révélé son président. «Nous sommes à une dizaine de jours du début de la campagne électorale et nous considérons que le temps est venu pour le ministère de l'Intérieur de répondre à toutes ces réclamations et à beaucoup d'autres. C'est pourquoi nous avons décidé de lui accorder un dernier ultimatum de cinq jours», a clamé Mohamed Seddiki. Ce dernier, pour qui «le silence» affiché par le département d'Ould Kablia est «aussi répréhensible qu'effrayant», a soutenu que dans le cas où ce département persiste dans cette position, la CNSEL n'a d'autres choix que de saisir la président de la République, «en sa qualité de premier magistrat du pays», a tenu à rappeler le conférencier. En d'autres termes, l'éventualité d'une autodissolution de la CNSEL «est écartée dans l'immédiat», a-t-il ajouté. Il déplore aussi le fait que la commission qu'il dirige ne dispose pas, à l'heure actuelle, du nombre exact de votants, autant au niveau des collectivités locales qu'à l'échelle nationale. Une telle opacité entretenue autour du nombre d'électeurs dans chacune des communes du pays, qui s'ajoute à «l'indifférence» affichée par le ministère de l'Intérieur aux réclamations émises par la CNSEL font dire au président de cette structure que le risque du boycott plane d'ores et déjà sur les prochaines élections. «On redoute sérieusement une large abstention aux prochaines élections. C'est pourquoi nous demandons au ministère de l'Intérieur de l'assistance pour parvenir à l'organisation d'un scrutin crédible et transparent.» Les observateurs étrangers n'ont pas à faire de l'ingérence A une question liée au rôle des observateurs étrangers, lors du prochain rendez-vous des urnes, le président de la CNSEL répondra que ces observateurs «ne doivent en aucun cas s'ingérer dans les affaires internes du pays. Ils sont tenus simplement de superviser le déroulement du scrutin. A une autre question au sujet de la convocation des candidats par les services de sécurité, il fera savoir qu'il aurait souhaité que «de telle pratiques ne se produisent pas», sollicitant au passage les mêmes services «d'alléger les questionnaires» auxquels sont soumis les postulants pour la prochaine législature. S'agissant des pratiques liées à la commercialisation des listes de candidatures, le président de la CNSEL ne manquera pas d'afficher sa réprobation concernant ce phénomène qui, une fois de plus, a signé sa présence durant la parenthèse de sélection des candidats. Il préconise que la meilleure manière pour finir avec ce genre de pratiques, c'est bien de voir l'Etat accorder un financement aux partis politiques car, a-t-il argué, «la CNSEL n'est pas là pour jouer le rôle de gendarme».