Des responsables algériens et belges ont appelé à Bruxelles au renforcement des relations économiques bilatérales afin de les hisser au niveau de la qualité des relations politiques qui lient les deux pays, en insistant sur l'encouragement des contacts directs entre les entreprises algériennes et belges. Lors d'une "Journée algérienne", consacrée à la coopération économique, le chargé d'affaires à l'ambassade d'Algérie auprès de la Belgique et du Luxembourg, M. Belkacem Belkaid, a souligné que l'Algérie "souhaite aller dans le sens du renforcement des relations politiques et économiques bilatérales". Les relations politiques entre les deux pays "sont bonnes (...) néanmoins, sur le plan économique, nous souhaitons dépasser le partenariat commercial afin d'aller vers un partenariat qui réalise des projets concrets qui apportent une valeur ajoutée à l'économie algérienne", dira le diplomate algérien lors de cette rencontre tenue en marge du Conseil d'affaires algéro-belge (16 au 20 avril). Pour mieux illustrer ces bonnes relations économiques, M. Belkaid évoquera le volume important d'échanges commerciaux entre les deux pays qui ont atteint en 2011 plus de 3,2 milliards de dollars (mds usd), avec 2,4 mds usd d'exportations algériennes et 800 millions usd d'importations. En 2011, la Belgique a été classée 7ème client de l'Algérie et son 14ème fournisseur, selon les chiffres des Douanes algériennes. Les deux pays disposent d'atouts importants pouvant constituer "un partenariat avantageux durable et d'avenir", a déclaré ce diplomate en marge de cette rencontre qui a réuni au moins 80 hommes d'affaires, dont près de la moitie des Algériens. M. Belkaid déplorera, néanmoins, le fait que certaines entreprises algériennes n'ont pas pu venir en raison de non délivrance de visas de la part des autorités belges. Il a donc demandé aux responsables présents d'œuvrer dans le sens de l'encouragement des contacts et de pratiques réelles. "On ne peut favoriser la coopération sans encourager les contacts", a-t-il conclu. De leur côté, MM. Jacques Evrard et Alain Demaegd, respectivement, directeur à Brussels invest and Export (BEI), et directeur au ministère de l'Economie et Commerce extérieur de la région de Bruxelles, ont affirmé que l'Algérie est un pays "porteur", et on appelé à la "consolidation des relations entre les deux pays". Ils ont également insisté sur l'importance d'"intensifier les flux des hommes d'affaires". Ils ont annoncé, à cette occasion que l'attaché économique et commercial de la Wallonie-Bruxelles en Algérie sera désormais la seule interface pour toutes les régions de Belgique. Ils ont également incité les opérateurs algériens à profiter des mesures incitatives qu'offre la Belgique pour s'installer. Pour sa part, le Secrétaire général de la Chambre de commerce Belgique-Luxembourg-Pays Arabes (CCBLA) a invité les entreprises algériennes et belges à profiter des bonnes relations entre ces deux pays pour promouvoir les échanges commerciaux et l'investissement. A cet effet, une délégation d'hommes d'affaires belges se rendra fin mai en Algérie, annoncera-t-il. Des opérateurs économiques belges et luxembourgeois ont reconnu qu'ils étaient venus à cette rencontre dans l'objectif de réaliser des affaires avec leurs pairs algériens. C'est le cas de Joël Murcia, Directeur associé de MFO (Multi Family Ofi), société luxembourgeoise, spécialisée dans la gestion du patrimoine. Ce dernier est venu rencontrer des chefs d'entreprises algériens qui souhaitent développer leur partenariat avec des acteurs financiers européens. Cet opérateur qui assiste les entrepreneurs dans leurs démarches auprès des banques et des partenaires financiers, pense que "l'Algérie est un marché en pleine croissance par rapport au marché stagnant européen. Il est à la fois proche géographiquement et culturellement". Installé depuis deux ans en Algérie, M. Bernard Delhez, directeur général d'une société, spécialisée dans le pneumatique, qualifie le marché algérien d'"énorme (...) c'est un marché dans lequel je crois. Je possèdes trois grandes concessions", confiera-t-il avant d'avouer que son chiffre d'affaires réalisé en 2011 a atteint les 10 millions d'euros. L'intérêt des entreprises belges est perceptible à travers les multiples rencontres qui sont proposées aux entreprises algériennes. Le président du groupe d'agro-alimentaire SIM, Tayeb Ezzraimi, indiquera que son groupe a eu des rendez-vous avec une dizaine de sociétés belges, avec lesquelles il a évoqué d'éventuels partenariats. "Les Belges sont moins frileux que certains autres pays européens. Vu les chiffres, nous pensons que les affaires vont très bien", a-t-il souligné. Cette journée a été organisée en marge du Conseil d'affaires algéro-belge, consacré à l'examen des opportunités de développement des relations économiques et commerciales entre l'Algérie et la Belgique.