Au plus fort du conflit armé opposant les rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) à l'armée malienne, des représentants des «séparatistes», dont Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole du mouvement, ont juré qu'ils vont «chasser l'Aqmidu Mali» s'ils instauraient un Etat dans le nord du pays. Le MNLA, par le biais de ses responsables, accusait le président malien ATT de «laisser faire» l'organisation terroriste d'Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, en sol malien, promettant de lutter contre cette nébuleuse. Qu'en est-il aujourd'hui de cette promesse ? Non seulement l'Aqmi est toujours présente en sol malien, mais d'autres organisations terroristes sont venues s'ajouter au décor : le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et la toute récente organisation terroriste Ansar Eddine dirigée par un ancien diplomate malien à Djeddah (Arabie saoudite). Depuis la déclaration de création de l'Etat de l'Azawad, sept diplomates algériens ont été enlevés à Gao, ville du nord du Mali, censée être entre les mains du MNLA après la défection de l'armée malienne dans cette partie du pays. Le MNLA qui dénonce ce rapt et les organisations terroristes est-il, militairement parlant, en mesure de lutter contre ces trois nébuleuses ? Le Mouvement national de libération de l'Azawad a tenté de donner l'impression de pouvoir contrôler la situation, notamment par des annonces de «libération imminente» du consul algérien à Gao et des six membres de sa mission diplomatique se trouvant entre les mains du Mujao. Les annonces répétées ont redonné espoir aux familles des otages, mais malheureusement, ont donné lieu également à des contradictions. Le porte-parole du MNLA a annoncé «la libération dans les prochaines heures» des diplomates, allant jusqu'à dire que les négociations entre, selon lui, des notables touaregs de Kidal et des négociateurs proches de l'Aqmi sont arrivées à l'étape des modalités d'évacuation des otages jusqu'à leur pays. Non seulement la libération n'a pas eu lieu, mais quelques jours après, un responsable du MNLA revient sur cette annonce, rejetant la balle à l'Aqmi qui, selon lui, «n'a pas honoré ses engagements», à savoir la libération des otages. Une autre contradiction, et pas des moindres : le MNLA présente le Mujao (organisation terroriste qui a revendiqué l'enlèvement des diplomates algériens) comme étant un groupe armé dissident de l'AqmiI, alors que le mouvement de libération de l'Azawad a annoncé, par la voie de son porte-parole, Hama Ag Sid Ahmed, que les négociations pour la libération des membres de la mission diplomatique algérienne à Gao ont lieu entre des notables touaregs de Kidal et des négociateurs proches de l'Aqmi, à moins que le Mujao ne sous-traite pour l'Aqmi. Le porte-parole du MNLA dira même que «les otages ne sont plus entre les mains du Mujao mais remis aux négociateurs». Il a été contredit peu de temps après par le Mujao qui nié toute intention de libérer les otages, ajoutant que seule cette organisation terroriste pourrait décider de leur sort. Certains spécialistes en la question sécuritaire dans la région reconnaissent être «déroutés» par les déclarations contradictoires dans l'affaire du rapt des diplomates algériens.