Aussitôt cette offensive terrestre enclenchée, les réactions de condamnation et d'appels à un cessez-le-feu immédiat aux quatre coins de la planète n'ont pas tardé. Les Etats-Unis, éternels alliés d'Israël, ont exprimé leur souhait qu'un cessez-le-feu intervienne le plus vite possible dans la bande de Ghaza. L'administration américaine n'a pas manqué de réitérer sa position connue de tous avant cette offensive terrestre, refusant un retour au statu quo ayant prévalu avant cette escalade sans précédent. Toutefois, affirme l'administration américaine, des responsables américains sont en contact régulier avec les Israéliens, des responsables de la région et en Europe.Pour sa part, l'Union européenne, par la voix de Karel Schwarzenberg, ministre des Affaires étrangères de la Tchéquie, qui assure depuis le 1er janvier la présidence de l'UE, a critiqué cette offensive terrestre, déniant à Israël le droit d'engager des actions militaires qui affectent, selon lui, et largement les civils. La condamnation la plus ferme du monde occidental est venue de la France qui estime que cette escalade militaire dangereuse complique les efforts engagés par ses soins, la communauté internationale, notamment l'UE, les Etats de la région et les membres du quartette, à l'effet d'obtenir un cessez-le-feu. La France n'a toutefois pas manqué de condamner la poursuite des tirs de roquettes par les résistants palestiniens. La France, dont le Président entame à partir d'aujourd'hui une tournée dans la région pour tenter de trouver les chemins de la paix, dit-on, appelle à la cessation des combats en vue de la conclusion d'un cessez-le-feu permanent. Une mission d'une troïka européenne dans la région a été aussi entamée hier. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a qualifié l'offensive terrestre de moment très dangereux qui suscite une grande inquiétude. «Ce que nous devons faire presque immédiatement est de travailler encore plus dur pour un cessez-le-feu immédiat», a précisé Gordon Brown. L'entrée de troupes terrestres dans le territoire palestinien va fortement entraver les tentatives diplomatiques de trouver une solution au conflit, a jugé, de son côté, la Suède, qui, comme la Norvège, estime que la solution sera politique et non militaire. «La Palestine n'est pas seule» A Jakarta, la capitale indonésienne, ce sont des milliers de citoyens qui ont manifesté hier pour condamner l'offensive terrestre israélienne contre Ghaza. Plus que cela, brandissant des drapeaux indonésiens et palestiniens, les manifestants ont demandé au gouvernement l'envoi de soldats. De similaires manifestations ont également été organisées un peu partout en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde.Des centaines de Turcs ont manifesté dans la nuit de samedi à dimanche devant les missions diplomatiques israélienne et des Nations unies à Istanbul et Ankara pour dénoncer l'offensive terrestre israélienne contre Ghaza. Agitant des drapeaux turcs et israéliens, les manifestants ont appelé à la fermeture de l'ambassade sioniste et scandaient entre autres slogans : «La Palestine n'est pas seule». A Ankara, des manifestants, appartenant à un mouvement nationaliste minoritaire, se sont rassemblés devant la mission de l'Onu en scandant «Qu'Israël soit damné» et en lançant des boules de neige contre le bâtiment. Les manifestants se sont ensuite regroupés devant l'ambassade israélienne où ils ont récité des versets du Coran à la mémoire des Palestiniens tués au cours de l'offensive israélienne, avant de se disperser.