Le Front national algérien (FNA) subit depuis les législatives les soubresauts de la dissidence. Les membres du bureau national, à savoir Khanachli Ayache, Salah Mostepha, Osmani Lamine, Driche Djamel, Mohamdi Saïd, Kamèche Salah, Kouni Mohamed el Haouess et Brahimi Madjid, ont signé un communiqué faisant part de leur exigence à aller à un congrès extraordinaire dont les préparatifs sont bel et bien entamés. Cette décision a été prise suite aux regroupements des responsables des bureaux des trois régions Est, Ouest et Centre, samedi dernier, où la situation du parti a été décortiquée et les agissements du chef de parti dénoncés à l'unanimité. «Lors des élections législatives du 10 mai dernier, le président Moussa Touati a livré le parti pieds et poings liés aux riches et au règne de l'argent et, qu'en ce sens, il ne s'agit plus de militantisme mais d'argent, et le président est sans aucun doute le premier à avoir institué cette pratique éhontée dans le pays», ont-ils précisé. A cet effet, les membres du bureau national appellent les autres membres de la commission nationale à les rejoindre dans leur démarche. En plus, ils demandent de geler les comptes bancaires et CCP du parti. Pour cela, ils ont décidé de confier la gestion financière à Bouhouras Abdelkader. Par la même occasion, ils exigent que les montants octroyés par les candidats dans le cadre des législatives, qu'elles soient en espèce ou en chèques, soient restitués. Notons que le mouvement de dissidence au sein du parti de Touati commence à gagner du terrain suite à l'échec de la formation aux législatives du 10 mai. Rappelons également que le groupe de députés et de membres du bureau national a créé un «comité de sauvegarde du FNA» ou ce qu'ils appellent une démarche visant à remettre le parti sur sa trajectoire initiale de laquelle aurait dévié le président Moussa Touati. Ce dernier, accusé de tous les maux, fait l'objet d'un retrait de confiance de la part des instances régionales. «Ce retrait de confiance vient pour donner un coup d'arrêt à cette descente aux enfers et sauver ce qui peut l'être encore, en considération des futures élections locales qui se dérouleront au mois d'octobre prochain», ont déclaré les membres du bureau national dissidents. Ils estiment que la ligne politique du président du parti «a complètement échoué», d'où la nécessité «de tout remettre sur la table et redémarrer d'un bon pied et sur de meilleures bases».