A quelques jours seulement de l'Aïd El Fitr, les pâtisseries spécialisées dans la vente de gâteaux orientaux connaissent une grande affluence. Certaines d'entre elles sont carrément prises d'assaut par les clients notamment les mères de famille. La flambée des prix ne semble épargner aucun produit alimentaire en ce mois de carême. Le gâteau oriental partage la vedette aux fruits et aux légumes, en s'affichant à 45 DA la pièce, atteignant parfois les 120 DA dans certains quartiers dits «huppés» de la capitale. Cette hausse spectaculaire de son prix repose sur sa convoitise gourmande tout au long du mois par tant de jeûneurs qui tiennent à garnir pour le plaisir la table de l'Aïd avec ces friandises qu'ils ne dégustent presque point, même payées si cher. A la Place des Martyrs, Bab El Oued ou dans le quartier populaire de Belcourt, ces gâteraux se préparent dans des magasins qui se reconvertissent pour la circonstance à leur vente, malgré la ferme instruction ministérielle qui n'autorise que les pâtisseries à les produire. Même dans ces quartiers peuplés de familles nécessiteuses, le prix de ces sucreries a augmenté, allant de 30 DA la pièce de Baqlawa à 45, voire 50 DA. Pis encore, les véritables Dziriette, Skandraniette,Knidlette, Arayeche et autres sucreries dont la composition varie entre le chocolat, la pistache, les amandes, les noix et noisettes ainsi que les classiques arachides se vendent dans les pâtisseries de référence à Hydra ou au Golf, à 100 dinars et même à 120 DA la pièce. Cependant, malgré le prix jugé excessif, le gâteau oriental se vend et à une classe qui ne peut se priver de ses saveurs. Les citoyens aux bas revenus, par contre, peuvent toujours se rabattre sur des gâteaux de qualité moyenne qui se cèdent encore à 35 dinars la pièce au détour de chaque rue et à l'air libre. Elle peut être également fourrée avec de la poussière et tant d'autres saletés. Questionnés sur les prix qui ont presque doublé, certains vendeurs n'hésitent pas à évoquer l'augmentation des prix des matières de base, dont l'huile, la farine et le sucre que l' Etat subventionne toujours. Un des préparateurs de ces gâteaux orientaux, dans les hauteurs d'Alger, explique la hausse des prix par l'achat des autres produits qui composent le gâteau oriental, surtout les amandes et les pistaches de bonne qualité et dont le kilogramme dépasse les 1200 dinars. Ces magasins ne sont fréquentés que par une classe qui n'hésite pas à débourser 3000 à 5000 dinars pour l'achat de ces friandises bien «salées». Le gâteau oriental tend à être un luxe hors de la portée de beaucoup de personnes, seuls les riches peuvent en acheter à présent, mais quels que soient leurs prix, les sucreries ont bien des adeptes prêts à payer le prix fort.