Depuis presque deux mois, les 71 familles expulsées par les services de sécurité des logements sociaux de la ville de Fréha qu'elles squattaient depuis l'année 2001 vivent à la belle étoile, ne trouvant pas où aller. Elles vivent dans des tentes de fortune et des baraques érigées à la va-vite en cette période caniculaire. Aucun responsable ne se soucie de leur situation, se plaignent-ils. Leurs cris de détresse, lancés à maintes reprises, n'ont fait réagir personne, sauf quelques bienfaiteurs de la ville de Fréha qui viennent à leur secours, notamment durant le mois de Ramadhan. Sans toit et livrées à elles-mêmes, les 71 familles sont dans des conditions de vie intenables, faisant face à une multitude d'aléas au quotidien, sans eau ni électricité. Leur calvaire ne prendra visiblement pas fin de sitôt. Les personnes les plus vulnérables sont prises momentanément en charge par des proches et certaines personnes généreuses. Des enfants en bas âge et des femmes souffrent le martyre. L'approche de la saison hivernale ne fait qu'accentuer leurs inquiétudes. Des députés du parti politique FFS leur ont rendu récemment visite et ont promis de défendre leur cause au Parlement. Des militants de cette même formation politique crient au scandale et dénoncent cette décision qualifiée «d'inhumaine et d'irréfléchie». «Ce n'est pas normal que 71 familles soient délogées sans leur trouver une solution. Normalement, les autorités locales casent d'abord ces familles sans logement dans un centre de transit et procèdent par la suite à une enquête afin de leur attribuer définitivement des logements sociaux. C'est inhumain de jeter dans la rue des femmes et des enfants en cette période caniculaire !» tient à dénoncer Me Sahli, militant du FFS. Notons que plus de 200 familles squatteuses de logements appartenant à l'OPGI dans le quartier Krim-Belkacem à Tizi Ouzou ont été également expulsées récemment.