Le marché automobile français devrait accuser cette année une baisse plus marquée que prévu qui risque d'atteindre au moins 12%, le mois de septembre ayant confirmé la dégradation des ventes observée cet été. Le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), qui prévoyait jusqu'ici un recul de 8% à 10% pour l'ensemble de 2012, a ainsi confirmé une information obtenue jeudi par Reuters. En septembre, 136.859 voitures particulières neuves ont été immatriculées en France, soit une baisse de 18,3% en données brutes par rapport à septembre 2011 et de 10,1% en données corrigées des jours ouvrables (20 jours ouvrables contre 22 en septembre 2011). Sur les neuf premiers mois de l'année, la contraction du marché automobile français ressort de 13,9% en données brutes et de 13,4% en données CJO. "Tant qu'on n'aura pas un minimum de croissance économique, il n'y aura pas de rebond des ventes", commente Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. "Les deux moteurs principaux, ventes au particuliers et aux sociétés, sont à l'arrêt. La principale question est maintenant de savoir comment se terminera l'année - octobre est un mois important pour le secteur - et comment 2013 va commencer. Le premier trimestre de l'année prochaine s'annonce d'ores et déjà difficile." Au Mondial de l'automobile, qui a ouvert ses portes au public samedi à Paris, plusieurs constructeurs ont dit observer une dégradation du marché français et européen depuis l'été. A l'exception du coréen Hyundai-Kia, du japonais Toyota et de deux marques haut de gamme allemandes, Audi et BMW, tous les constructeurs ont accusé une baisse des ventes en septembre en France. Les immatriculations du groupe PSA ont toutefois résisté (-5%) grâce à la marque Peugeot, dont la nouvelle 208 est désormais la sixième voiture la plus vendue en France depuis le début de l'année. Les ventes de la marque au lion n'ont ainsi reculé que de 0,8%, contre un recul de 9,5% pour Citroën. Le groupe Renault, qui va engager la semaine prochaine une négociation avec les syndicats pour améliorer la compétitivité de ses usines françaises, a vu ses immatriculations chuter de 33,4%. Même si sur la période de janvier à septembre les deux voitures les plus vendues en France sont encore la Mégane et la Clio, la marque au losange a poursuivi sa dégringolade (-35,8%). Quant à Dacia, la marque low cost du groupe, elle affiche un recul de 14,1% qui interrompt la forte hausse observée coup sur coup en juin, juillet et août. Même Volkswagen ou Nissan, qui tiraient leur épingle du jeu depuis le début de l'année, sont tombés en territoire négatif à la rentrée avec une baisse respective de leurs immatriculations de 17,4% et de 16,2%. Au total, la part de marché des constructeurs français se situe à 53,5% sur neuf mois, contre 46,5% pour les constructeurs étrangers. Elle tournait autour de 56% en 2009 et 2010, et était montée jusqu'à 68% environ en 2011, dernière année soutenue par la prime à la casse. Sur le segment des véhicules utilitaires, baromètre de l'activité économique, les immatriculations en septembre ont baissé de 12,5% en données brutes (-3,7% en données CJO) pour les camionnettes et fourgons. Pour les camions, elles dégringolent de 20,1%.