Las d'attendre la satisfaction de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles, remise au ministère de l'Intérieur depuis quelque temps, les communaux menacent de perturber les élections locales du 29 novembre. La Fédération nationale du secteur des communaux (FNSC) compte renouer avec la protestation en annonçant une grève nationale ouverte dans les prochains jours. Ainsi, les communaux comptent paralyser le secteur afin de faire plier le ministère de l'Intérieur et de faire valoir leurs droits, indique la FNSC dans un communiqué rendu public. «Nous allons maintenir notre mouvement car le ministère est resté indifférent à nos revendications», lit-on dans le document. Le choix du timing n'est pas fortuit car, selon la FNSC, relevant du Syndicat national autonome de l'administration publique (Snapap), l'objectif de débrayer quelques jours avant les élections locales est d'attirer l'attention de la tutelle qui persiste à garder le silence en dépit des actions menées au mois d'octobre. Cet appel à la grève nationale sera également accompagné d'une série de sit-in devant les sièges des APC pour donner une grande envergure à leur mouvement. Pour décider de la date de la grève, la FNSC réunira, cette semaine, les membres de son conseil national ajoute le communiqué, qui précise «que l'examen d'une liste de propositions qui sera émise au département ministériel figure aussi à l'ordre du jour du conseil». Les communaux qui veulent une amélioration de leur situation socioprofessionnelle s'estiment les moins bien payés dans le secteur de la Fonction publique. «Nous voulons un salaire décent qui préserve notre dignité et améliore notre situation sociale», avaient-ils revendiqué à maintes reprises. De fait, ils refusent toute solution qui ne prend pas en considération leur revendication principale relative à l'augmentation de salaire. Réitérant son cahier revendicatif, la FNSC a souligné que celui-ci s'articule autour de 15 points. Il s'agit de l'augmentation de salaire qui, pour la majorité, est loin du salaire de base, le versement des rappels et des primes de rendement et de guichet. La révision et l'unification de statuts particuliers de tous les fonctionnaires et l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90/11 du code de travail précisant les composants du Salaire national minimum garanti (SNMG). Ces revendications et d'autres non moins importantes sont à l'origine de multitude mouvements de protestation dont le dernier remonte au 25 septembre dernier. Cette grève de huit jours devait s'achever par un rassemblement prévu le 2 octobre dernier, devant le palais du gouvernement, mais empêché par les services d'ordre. Ce mouvement de grève avait enregistré une adhésion de 75%.